Editorial du Dr Patrick Bellet: De la psychologie des profondeurs à la psychologie des espaces…
Hypnose: Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une thérapie brève ? Cette dénomination vient des Etats-Unis qui ont le sens du raccourci et, maladroitement, s’oppose aux thérapies dites au long cours comme la psychanalyse. Traduction approximative qui se trouve, malgré tout, consacrée par l’usage. Ces nouvelles perspectives thérapeutiques apparaissent outre-Atlantique à partir des années 1940 et prennent leur essor dans les décennies suivantes, mais leurs sources se trouvent dans les approches humanistes européennes et orientales des siècles précédents.
En commun, elles sont capables de considérer qu’à une question unique correspondent plusieurs réponses justes simultanément. La densité des réponses contribuent, par la transmission d’un savoir, à leur intérêt. Familières du paradoxe, elles le manient volontiers et nous font passer de la psychologie des profondeurs à la psychologie des espaces.
Articles : Histoire des thérapies brèves. Ceux par qui le scandale est arrivé. Dr Dominique Megglé.
A sa naissance et dans ses développements au long du XIXe siècle, il était impensable qu’une psychothérapie durât longtemps. La psychothérapie, héritage des magnétiseurs français, était conçue comme un « coup de main » ponctuel pour aider la personne à passer un cap difficile de sa vie.
Les symptômes témoignaient de la difficulté de ce passage. Aucun praticien ne se souciait d’une « compréhension en profondeur » de l’origine des troubles, et tous pensaient que si le patient parvenait à se débarrasser d’un symptôme, c’est qu’il avait, nécessairement, réaménagé ses profondeurs. Ce qu’il avait réaménagé, comment il l’avait fait, était considéré comme trop compliqué pour être saisi et sans intérêt pour le soulager. Lire la Suite http://www.hypnose-ericksonienne.org/Revue-HYPNOSE-Therapies-Breves-Histoire-des-Therapies-Breves_a99.html
L’hypnose dans le vent. Changer d’altitude pour changer nos visions du monde. Dr Bertrand Piccard
Si d’innombrables ouvrages des plus approfondis traitent de l’hypnose sous toutes ses formes, le processus hypnotique ne peut-il pas être aussi compris plus simplement comme un état d’esprit dans lequel nous arrêtons soudain de nous battre contre les vents de la vie pour nous mettre à utiliser leur énergie ?
Cet article est tiré d’une conférence faite lors du 3ème Forum Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves, nous avons conservé dans cette publication une partie du dialogue engagé à cette occasion. Publié avec l’aimable autorisation des éditions Satas.
Il existe une grande littérature traitant de l’hypnose comme d’un acte thérapeutique, d’un état modifié de conscience, d’un outil de communication, et maintenant même comme d’une modification de l’activité corticale observable au moyen des méthodes les plus modernes d’imageries cérébrales. Nous allons examiner dans quelle mesure l’hypnose ne pourrait pas également être comprise en tant qu’état d’esprit.
Métaphore, recadrage et changements. Marie-Louise passe partout. Dr Patrick Bellet
La métaphore est la forme centrale du corpus des thérapies brèves. Cette structure rhétorique est, grâce à sa fonction diplomatique, d’une grande valeur. Le patient souffre souvent de son “orientation à la réalité”, sa manière de voir le monde. Erickson recommande de respecter cette orientation à partir de laquelle l’attention du sujet est captée, dans le but de changer, recadrer, son point de vue dans une dimension plus large et bénéfique.
La surprise qui participe à cette technique favorise le temps présent et permet, rapidement, de dessiner des cadres informels et malléables dans lesquels va se situer une action thérapeutique progressive. Le présent est un appui pour le futur.
MÉTAPHORE, DIPLOMATIE ET MOUVEMENT
La diplomatie hypnotique au cœur du conflit conjugal. Approches hypnotiques indirectes avec les couples. Teresa Roblès
Comment et pourquoi travailler indirectement avec les couples ? Camillo Loriedo propose une thérapie centrée sur le thérapeute1. En voici un exemple, celui d’une thérapie qui surgit du thérapeute, de mon histoire personnelle. Je suis née dans une famille mexicaine de classe moyenne, ce qu’on appelle une famille « comme il faut », toujours souriante et bien élevée, qui cachait des secrets honteux, évitait les conflits. Une famille qui n’aurait jamais pris l’initiative d’assister à une thérapie, puisqu’il allait de soi que nous étions des gens bien, mais surtout parce que le linge sale se lave en famille. Une bonne famille avec une bonne dose de rigidité, d’ordre et d’obsession pour se maintenir comme il se doit pour la bienséance.
Hypnose et sexualité. Un mariage bien consommé. Joëlle Mignot
Couple sulfureux s’il en est, l’hypnose et la sexologie s’inscrivent dans la prise en charge psychothérapique des patients souffrant au plus profond de leur intimité. Comme dans tout mariage, chacun arrive avec son « sac à dos » : son histoire, sa structure, son inconscient, son caractère, son évolution, ses manques, ses points obscurs. Leur pratique demande aux thérapeutes une connaissance approfondie des deux domaines, connaissance qui ne peut se concrétiser dans une pratique qu’à partir d’un questionnement personnel sur la relation avec le patient. Ni l’hypnose, ni la sexologie ne peuvent s’improviser, et leur paradoxe est aussi qu’elles donnent une large place à la créativité et à l’invention commune du thérapeute et du patient.
https://www.hypnose-ericksonienne.org/Revue-HYPNOSE-Therapies-Breves-La-Sexualite_a101.html
Rubriques : Les grands praticiens : Gregory Bateson, pionnier de la transdisciplinarité. Dr Jean-Claude Espinosa
Gregory Bateson est né en Angleterre en 1904 dans une famille d’universitaires. Son père Williams est un chercheur prestigieux connu pour ses travaux sur l’évolution génétique.
Bateson étudie tout d’abord la zoologie et la biologie au Saint John’s College de Cambridge, avant d’entreprendre ses premières recherches en ethnologie et consacrer sa vie à de multiples facettes de la science, en y introduisant les logiques orientales du zen et du taoïsme.
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « Toujours », en relation avec un symptôme, n’est jamais exact ! Manfred Prior
CETTE RUBRIQUE METTRA L’ACCENT SUR UNE EXPRESSION USUELLE, RÉPÉTÉE ET FAMILIÈRE, ET DONC INAUDIBLE EN QUELQUE SORTE POUR CELUI QUI LA PRONONCE, SUR SA CAPACITÉ “COMMUNICATIONNELLE” NÉGATIVE. DIFFÉRENTS AUTEURS ILLUSTRERONT À LEUR MANIÈRE ET DISTINCTEMENT CE THÈME DE L’INCOMPRÉHENSION DONT MUHUC NOTRE DESSINATEUR.
En décrivant leur souffrance, les gens emploient volontiers le mot « toujours ». Ils disent, par exemple:«j’ai toujours si mal à la tête»;«je suis toujours si dépressif » ; « nous nous disputons toujours tellement ». De telles descriptions avec l’aide du petit mot « toujours » sont tout à fait utiles si on veut transmettre une impression ou donner un premier aperçu grossier du problème. Mais il est vrai qu’elles ont le désavantage que le problème semble ainsi agrandi.
Références : Delboeuf, un défricheur d’idées. Dr Patrick Bellet
DANS CETTE RUBRIQUE, SERONT PUBLIÉS DES TEXTES MÉCONNUS D’AUTEURS ANCIENS QUI SONT AUTANT DE SOUCHES D’OÙ ÉMERGE NOTRE ACTUALITÉ.
Philosophe et scientifique, Delboeuf (1831-1896) fut l’un des premiers à démontrer les erreurs de Charcot quant à la nature de l’hypnose. C’est par l’étude des illusions d’optique qu’il commença à s’intéresser à la physiologie. Un esprit critique et un goût pour traquer les idées fausses, les mauvaises conceptions l’amena à s’opposer, par ailleurs, avec vigueur et constance aux rumeurs concernant les éventuels dangers médico-légaux de l’hypnose et son amalgame à une quelconque maladie mentale.
Exposition : La mélancolie. Génie et folie en Occident. François René Chardon
L’automne dernier, la capitale mondiale de la festivité prescrite, de Paris plage aux fameuses Nuits blanches, a subi les influences méphistiques de l’humeur noire. Le « gai » Paris s’est trouvé placé sous le signe de Saturne. Environ trois cents œuvres, de l’antiquité grecque à l’Art contemporain, ont été exposées au Grand Palais pour rendre compte des origines, de l’histoire et de la postérité de la mélancolie.
Cette notion s’inscrit dans le cadre de la théorie des humeurs et des tempéraments, qui restera une référence pour la pensée médicale jusqu’au XVIIIe siècle. Il y a quatre humeurs : la bile jaune produite par le foie, la bile noire, atrabile produite dans la rate (en anglais spleen), le flegme ou pituite, et enfin le sang. Les humeurs sont reliées entre elles par un processus de décoction ou de fermentation identique à la maturation du vin.
A chaque humeur correspond un tempérament : bilieux ou colérique, mélancolique, flegmatique, sanguin. La tradition relie chaque humeur-tempérament à des éléments naturels, selon l’antique correspondance du microcosme et du macrocosme. Ainsi la mélancolie est-elle étymologiquement Noire (Mélan-Cholé), associée à la planète Saturne, et donc au dieu Cronos, mais aussi à Chronos le temps. L’univers chrétien place l’atrabilaire sous l’influence de Satan, alors que pour l’alchimiste, il se trouve associé au plomb.
Congrès et conférences : 5ème congrès de la Fondation Milton H. Erickson. Evolution de la Psychothérapie. Christine Guilloux
Anaheim, enchâssée dans la mégalopole qu’est Los Angeles s’étire avec d’un côté, les extravagances féeriques de Disney World, de l’autre, les immensités aseptisées et glaciales du Palais des Congrès. Palais des Congrès géant consacré au rassemblement des géants de la psychothérapies pour quelques 8 500 thérapeutes ! 150 conférences. 9 000 pages de documents pédagogiques ou de supports de présentation livrées sur CD-ROM. Tout est géant dans ce pays !
Quelles promesses pour ce qui commence par une grande foire ? La journée d’introduction et de pré-congrès est animée « burlesquement » par le Dr Patch Adams, « clown guérisseur », démarche déhanchée, gabarit à l’échelle de ce gigantisme, Patch s’est fait connaître par le film qui porte son nom et dont Robin Williams est le pathétique héros. Le Dr Patch a décidé il y a 41 ans de ne plus avoir un seul mauvais jour dans sa vie et il le clame, le proclame. Très bien et pour- quoi pas, mais en quoi sa décision fait de lui un (bon) thérapeute et qu’apporte-t-il à la psychothérapie ? Effet « boule de neige » garanti ? Les questions restent sans réponse. Dans l’Arène, nom de la salle de spectacle, nom du stade, capable d’accueillir les 8 500 participants, le clown montre une vidéo sur les atrocités du monde, crie, se tord de douleur. La représentation est démonstration, le sujet n’est pas abordé.
Notes de lecture : Christine Guilloux
La sinologie fera-t-elle bientôt partie du cursus des études obligatoires pour tout psychothérapeute ?
Cette idée innovante devrait être soumise au sémillant député de Haute-Savoie qui s’est donné pour tâche de réglementer la profession. Avant même d’obtenir l’aval du Palais Bourbon, force est de constater que la Chine envahit non seulement le marché occidental, mais aussi les congrès de thérapeutes. Lors d’un récent colloque d’hypnothérapeutes consacré aux inductions, pas moins de deux intervenants avaient choisi comme thème l’empire du Milieu. Tandis que l’un d’eux nous proposait une induction à la chinoise, l’autre nous entraînait dans une induction atmosphérique avec Tchouang Tseu dans le rôle du steward.
Est-ce le même Tchouang Tseu dont Jean-François Billeter a choisi de nous parler ? Probablement pas, mais le philosophe chinois, au vu de son ancienneté (il est mort en 280 av. J.-C.) ne se déplacera pas en personne pour trier le bon grain de l’ivraie.
Humeur : La rage. Fable d’aujourd’hui d’après Jean de la Fontaine. Dr Jean-Claude Espinosa
J’ai volontairement dévoyé le titre de Jean de La Fontaine pour décrire la « saga de l’été » qu’est la loi Accoyer sur le statut des psychothérapeutes. Cette fable va nous servir de fil conducteur tout au long de cette chronique, que l’on pourrait également sous-titrer : rien ne change mais tout change. Qu’en est-il exactement ?
Loi n° 2004-806 du 9 août relative à la poli- tique de santé publique. L’Assemblée nationale et le Sénat l’ont adoptée. Le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit. Article 52 : « L’usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes. »
Hypnose: Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une thérapie brève ? Cette dénomination vient des Etats-Unis qui ont le sens du raccourci et, maladroitement, s’oppose aux thérapies dites au long cours comme la psychanalyse. Traduction approximative qui se trouve, malgré tout, consacrée par l’usage. Ces nouvelles perspectives thérapeutiques apparaissent outre-Atlantique à partir des années 1940 et prennent leur essor dans les décennies suivantes, mais leurs sources se trouvent dans les approches humanistes européennes et orientales des siècles précédents.
En commun, elles sont capables de considérer qu’à une question unique correspondent plusieurs réponses justes simultanément. La densité des réponses contribuent, par la transmission d’un savoir, à leur intérêt. Familières du paradoxe, elles le manient volontiers et nous font passer de la psychologie des profondeurs à la psychologie des espaces.
Articles : Histoire des thérapies brèves. Ceux par qui le scandale est arrivé. Dr Dominique Megglé.
A sa naissance et dans ses développements au long du XIXe siècle, il était impensable qu’une psychothérapie durât longtemps. La psychothérapie, héritage des magnétiseurs français, était conçue comme un « coup de main » ponctuel pour aider la personne à passer un cap difficile de sa vie.
Les symptômes témoignaient de la difficulté de ce passage. Aucun praticien ne se souciait d’une « compréhension en profondeur » de l’origine des troubles, et tous pensaient que si le patient parvenait à se débarrasser d’un symptôme, c’est qu’il avait, nécessairement, réaménagé ses profondeurs. Ce qu’il avait réaménagé, comment il l’avait fait, était considéré comme trop compliqué pour être saisi et sans intérêt pour le soulager. Lire la Suite http://www.hypnose-ericksonienne.org/Revue-HYPNOSE-Therapies-Breves-Histoire-des-Therapies-Breves_a99.html
L’hypnose dans le vent. Changer d’altitude pour changer nos visions du monde. Dr Bertrand Piccard
Si d’innombrables ouvrages des plus approfondis traitent de l’hypnose sous toutes ses formes, le processus hypnotique ne peut-il pas être aussi compris plus simplement comme un état d’esprit dans lequel nous arrêtons soudain de nous battre contre les vents de la vie pour nous mettre à utiliser leur énergie ?
Cet article est tiré d’une conférence faite lors du 3ème Forum Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves, nous avons conservé dans cette publication une partie du dialogue engagé à cette occasion. Publié avec l’aimable autorisation des éditions Satas.
Il existe une grande littérature traitant de l’hypnose comme d’un acte thérapeutique, d’un état modifié de conscience, d’un outil de communication, et maintenant même comme d’une modification de l’activité corticale observable au moyen des méthodes les plus modernes d’imageries cérébrales. Nous allons examiner dans quelle mesure l’hypnose ne pourrait pas également être comprise en tant qu’état d’esprit.
Métaphore, recadrage et changements. Marie-Louise passe partout. Dr Patrick Bellet
La métaphore est la forme centrale du corpus des thérapies brèves. Cette structure rhétorique est, grâce à sa fonction diplomatique, d’une grande valeur. Le patient souffre souvent de son “orientation à la réalité”, sa manière de voir le monde. Erickson recommande de respecter cette orientation à partir de laquelle l’attention du sujet est captée, dans le but de changer, recadrer, son point de vue dans une dimension plus large et bénéfique.
La surprise qui participe à cette technique favorise le temps présent et permet, rapidement, de dessiner des cadres informels et malléables dans lesquels va se situer une action thérapeutique progressive. Le présent est un appui pour le futur.
MÉTAPHORE, DIPLOMATIE ET MOUVEMENT
La diplomatie hypnotique au cœur du conflit conjugal. Approches hypnotiques indirectes avec les couples. Teresa Roblès
Comment et pourquoi travailler indirectement avec les couples ? Camillo Loriedo propose une thérapie centrée sur le thérapeute1. En voici un exemple, celui d’une thérapie qui surgit du thérapeute, de mon histoire personnelle. Je suis née dans une famille mexicaine de classe moyenne, ce qu’on appelle une famille « comme il faut », toujours souriante et bien élevée, qui cachait des secrets honteux, évitait les conflits. Une famille qui n’aurait jamais pris l’initiative d’assister à une thérapie, puisqu’il allait de soi que nous étions des gens bien, mais surtout parce que le linge sale se lave en famille. Une bonne famille avec une bonne dose de rigidité, d’ordre et d’obsession pour se maintenir comme il se doit pour la bienséance.
Hypnose et sexualité. Un mariage bien consommé. Joëlle Mignot
Couple sulfureux s’il en est, l’hypnose et la sexologie s’inscrivent dans la prise en charge psychothérapique des patients souffrant au plus profond de leur intimité. Comme dans tout mariage, chacun arrive avec son « sac à dos » : son histoire, sa structure, son inconscient, son caractère, son évolution, ses manques, ses points obscurs. Leur pratique demande aux thérapeutes une connaissance approfondie des deux domaines, connaissance qui ne peut se concrétiser dans une pratique qu’à partir d’un questionnement personnel sur la relation avec le patient. Ni l’hypnose, ni la sexologie ne peuvent s’improviser, et leur paradoxe est aussi qu’elles donnent une large place à la créativité et à l’invention commune du thérapeute et du patient.
https://www.hypnose-ericksonienne.org/Revue-HYPNOSE-Therapies-Breves-La-Sexualite_a101.html
Rubriques : Les grands praticiens : Gregory Bateson, pionnier de la transdisciplinarité. Dr Jean-Claude Espinosa
Gregory Bateson est né en Angleterre en 1904 dans une famille d’universitaires. Son père Williams est un chercheur prestigieux connu pour ses travaux sur l’évolution génétique.
Bateson étudie tout d’abord la zoologie et la biologie au Saint John’s College de Cambridge, avant d’entreprendre ses premières recherches en ethnologie et consacrer sa vie à de multiples facettes de la science, en y introduisant les logiques orientales du zen et du taoïsme.
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « Toujours », en relation avec un symptôme, n’est jamais exact ! Manfred Prior
CETTE RUBRIQUE METTRA L’ACCENT SUR UNE EXPRESSION USUELLE, RÉPÉTÉE ET FAMILIÈRE, ET DONC INAUDIBLE EN QUELQUE SORTE POUR CELUI QUI LA PRONONCE, SUR SA CAPACITÉ “COMMUNICATIONNELLE” NÉGATIVE. DIFFÉRENTS AUTEURS ILLUSTRERONT À LEUR MANIÈRE ET DISTINCTEMENT CE THÈME DE L’INCOMPRÉHENSION DONT MUHUC NOTRE DESSINATEUR.
En décrivant leur souffrance, les gens emploient volontiers le mot « toujours ». Ils disent, par exemple:«j’ai toujours si mal à la tête»;«je suis toujours si dépressif » ; « nous nous disputons toujours tellement ». De telles descriptions avec l’aide du petit mot « toujours » sont tout à fait utiles si on veut transmettre une impression ou donner un premier aperçu grossier du problème. Mais il est vrai qu’elles ont le désavantage que le problème semble ainsi agrandi.
Références : Delboeuf, un défricheur d’idées. Dr Patrick Bellet
DANS CETTE RUBRIQUE, SERONT PUBLIÉS DES TEXTES MÉCONNUS D’AUTEURS ANCIENS QUI SONT AUTANT DE SOUCHES D’OÙ ÉMERGE NOTRE ACTUALITÉ.
Philosophe et scientifique, Delboeuf (1831-1896) fut l’un des premiers à démontrer les erreurs de Charcot quant à la nature de l’hypnose. C’est par l’étude des illusions d’optique qu’il commença à s’intéresser à la physiologie. Un esprit critique et un goût pour traquer les idées fausses, les mauvaises conceptions l’amena à s’opposer, par ailleurs, avec vigueur et constance aux rumeurs concernant les éventuels dangers médico-légaux de l’hypnose et son amalgame à une quelconque maladie mentale.
Exposition : La mélancolie. Génie et folie en Occident. François René Chardon
L’automne dernier, la capitale mondiale de la festivité prescrite, de Paris plage aux fameuses Nuits blanches, a subi les influences méphistiques de l’humeur noire. Le « gai » Paris s’est trouvé placé sous le signe de Saturne. Environ trois cents œuvres, de l’antiquité grecque à l’Art contemporain, ont été exposées au Grand Palais pour rendre compte des origines, de l’histoire et de la postérité de la mélancolie.
Cette notion s’inscrit dans le cadre de la théorie des humeurs et des tempéraments, qui restera une référence pour la pensée médicale jusqu’au XVIIIe siècle. Il y a quatre humeurs : la bile jaune produite par le foie, la bile noire, atrabile produite dans la rate (en anglais spleen), le flegme ou pituite, et enfin le sang. Les humeurs sont reliées entre elles par un processus de décoction ou de fermentation identique à la maturation du vin.
A chaque humeur correspond un tempérament : bilieux ou colérique, mélancolique, flegmatique, sanguin. La tradition relie chaque humeur-tempérament à des éléments naturels, selon l’antique correspondance du microcosme et du macrocosme. Ainsi la mélancolie est-elle étymologiquement Noire (Mélan-Cholé), associée à la planète Saturne, et donc au dieu Cronos, mais aussi à Chronos le temps. L’univers chrétien place l’atrabilaire sous l’influence de Satan, alors que pour l’alchimiste, il se trouve associé au plomb.
Congrès et conférences : 5ème congrès de la Fondation Milton H. Erickson. Evolution de la Psychothérapie. Christine Guilloux
Anaheim, enchâssée dans la mégalopole qu’est Los Angeles s’étire avec d’un côté, les extravagances féeriques de Disney World, de l’autre, les immensités aseptisées et glaciales du Palais des Congrès. Palais des Congrès géant consacré au rassemblement des géants de la psychothérapies pour quelques 8 500 thérapeutes ! 150 conférences. 9 000 pages de documents pédagogiques ou de supports de présentation livrées sur CD-ROM. Tout est géant dans ce pays !
Quelles promesses pour ce qui commence par une grande foire ? La journée d’introduction et de pré-congrès est animée « burlesquement » par le Dr Patch Adams, « clown guérisseur », démarche déhanchée, gabarit à l’échelle de ce gigantisme, Patch s’est fait connaître par le film qui porte son nom et dont Robin Williams est le pathétique héros. Le Dr Patch a décidé il y a 41 ans de ne plus avoir un seul mauvais jour dans sa vie et il le clame, le proclame. Très bien et pour- quoi pas, mais en quoi sa décision fait de lui un (bon) thérapeute et qu’apporte-t-il à la psychothérapie ? Effet « boule de neige » garanti ? Les questions restent sans réponse. Dans l’Arène, nom de la salle de spectacle, nom du stade, capable d’accueillir les 8 500 participants, le clown montre une vidéo sur les atrocités du monde, crie, se tord de douleur. La représentation est démonstration, le sujet n’est pas abordé.
Notes de lecture : Christine Guilloux
La sinologie fera-t-elle bientôt partie du cursus des études obligatoires pour tout psychothérapeute ?
Cette idée innovante devrait être soumise au sémillant député de Haute-Savoie qui s’est donné pour tâche de réglementer la profession. Avant même d’obtenir l’aval du Palais Bourbon, force est de constater que la Chine envahit non seulement le marché occidental, mais aussi les congrès de thérapeutes. Lors d’un récent colloque d’hypnothérapeutes consacré aux inductions, pas moins de deux intervenants avaient choisi comme thème l’empire du Milieu. Tandis que l’un d’eux nous proposait une induction à la chinoise, l’autre nous entraînait dans une induction atmosphérique avec Tchouang Tseu dans le rôle du steward.
Est-ce le même Tchouang Tseu dont Jean-François Billeter a choisi de nous parler ? Probablement pas, mais le philosophe chinois, au vu de son ancienneté (il est mort en 280 av. J.-C.) ne se déplacera pas en personne pour trier le bon grain de l’ivraie.
Humeur : La rage. Fable d’aujourd’hui d’après Jean de la Fontaine. Dr Jean-Claude Espinosa
J’ai volontairement dévoyé le titre de Jean de La Fontaine pour décrire la « saga de l’été » qu’est la loi Accoyer sur le statut des psychothérapeutes. Cette fable va nous servir de fil conducteur tout au long de cette chronique, que l’on pourrait également sous-titrer : rien ne change mais tout change. Qu’en est-il exactement ?
Loi n° 2004-806 du 9 août relative à la poli- tique de santé publique. L’Assemblée nationale et le Sénat l’ont adoptée. Le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit. Article 52 : « L’usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes. »
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Sophie TOURNOUËR
Hypnothérapeute, Thérapie EMDR, Thérapies Brèves Orientées Solution, Psychologue.
Exerce dans le Cabinet d'Hypnose, Thérapies Brèves et EMDR de Paris 11.
Chargée de Formation au CHTIP à Paris, à l’Institut Hypnotim à Marseille
Rédactrice web de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
...En savoir plus sur cette rédactrice
Hypnothérapeute, Thérapie EMDR, Thérapies Brèves Orientées Solution, Psychologue.
Exerce dans le Cabinet d'Hypnose, Thérapies Brèves et EMDR de Paris 11.
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Rédactrice web de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
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