Par les stagiaires en hypnose et thérapies brèves créatives de L'Institut Emergences Rennes.
Forts de tous ces outils, dès les premières minutes après l’enseignement, les stagiaires en formation parviennent à imaginer de belles métaphores, issues de leur créativité. Miscellanées de changements…
1. Métaphore de la fourmi
Un jour que j’étais confortablement allongée dans l’herbe, baignée par les doux effluves des roses qui m’entourent, ma peau caressée par les doux rayons du soleil, une petite fourmi s’est approchée de mon oreille pour me raconter son histoire…
Depuis plusieurs années, me dit-elle, je vis dans une fourmilière besogneuse où il faut sans cesse laver, ranger, soigner, ramasser et trier les brindilles, s’occuper consciencieusement des petits œufs, faire les lits, nettoyer… Et quand je crois que c’est fini, il y a toujours quelque chose qui se rajoute, une couche et encore une couche… Et je ne peux jamais m’occuper de moi… Et je n’en peux plus. Mais c’est comme ça que l’on m’a toujours dit de faire dans ma fourmilière et moi aussi c’est ce que j’apprends à mes petits…
C’était comme ça depuis toujours, jusqu’à ce jour où alors que je me fusse éloignée plus loin que d’habitude et que je transportais un très gros grain de riz sur mon dos fatigué, je rencontre un groupe de fourmis inconnues qui paraissent joyeuses et détendues. L’une d’entre elles m’apostrophe et me dit : mais que fais-tu avec tout ça sur le dos ? Elle a bien vu que j’étais fatiguée. Veux-tu venir avec nous ? Il y a une fête aujourd’hui dans notre fourmilière, me dit-elle. Mais vous ne travaillez pas, vous ? Si, bien sûr, mais chez nous il y a du temps pour le travail et d’autres moments où on a le droit de rire, de chanter, de danser, de s’amuser, de ne rien faire et même de se reposer.
Et là, pour la première fois de ma vie, je me laisse tenter, je dépose mon fardeau et m’en vais bras dessus, bras dessous, avec cet équipage. Arrivée dans leur fourmilière, la fête bat déjà son plein, je suis vite emportée dans ce tourbillon de bonne humeur. Ici, tout fleure bon la légèreté, la détente et la bonne humeur. Mais tout semble aussi bien organisé : le grand buffet garni de mille douceurs alléchantes, les petits coins repos de cette grande salle commune où je vois des petits groupes de fourmis bavarder calmement, certaines s’esclaffent, d’autres semblent pensives, nulle tension, nulle fatigue sur les visages que je croise. Je suis vite happée par un groupe de fourmis qui m’embarque dans une ronde joyeuse et je crois avoir dansé toute la nuit, comme jamais… Tard dans la soirée, on m’a proposé un lit pour me reposer. Il était douillet et sentait le frais, j’y ai passé la meilleure nuit de ma vie… Le lendemain, après mille remerciements, accompagnée par quelques-unes de mes nouvelles amies, je regagne ma fourmilière, bien décidée à organiser avec quelques mamans de mes amies des échanges d’enfants au moment des vacances pour que mes enfants puissent connaître les mêmes moments de bonheur que moi. Eh bien tu sais, me glisse la fourmi dans l’oreille, depuis ce jour, bien sûr que le travail est toujours dur et que mille choses restent à faire chaque jour, mais dès ce jour-là, je me suis autorisée tous les matins un petit temps de repos pour juste respirer le bon air dehors, et tous les aprèsmidi une petite promenade tranquille, seule, en allant chercher mes petits à l’école. Enfin, comme certains matins, quelques minutes de plus pour paresser au lit. Et tout ça n’a pas perturbé grand-chose dans l’organisation et la tenue de mon foyer, par contre ces petites choses ont changé ma vie et celle de mes anciennes amies. Te voyant ainsi si confortablement installée à profiter de ce moment de repos, je n’ai pas voulu te croiser sans te glisser à l’oreille combien tu avais raison d’en profiter.
2. Métaphore du poisson
L’autre jour, j’allais à Nantes avec ma fille, et juste en face la Beaujoire, un bouchon. Les voitures sont bloquées, immobiles. J’écoutais France Inter et je ruminais en pensant à toutes les fois ou j’ai été pris dans un bouchon. Au milieu du bruit des klaxons, j’entends une petite voix à l’arrière qui me dit : « Papa ? - Oui ? Je coupe France Inter - Est-ce que tu veux que je te raconte mon rêve de cette nuit ? - Oui. - J’ai rêvé que j’étais un poisson – et tu sais, papa, la journée d’un poisson c’est pas facile. Dès le matin, il faut trouver à manger, attraper des petits poissons, lutter contre le courant toute la journée, suivre les autres, rester dans le banc. Il faut aussi faire très attention à ne pas se laisser attraper par les filets, les hameçons ou manger par des plus gros. C’est pas facile, tu sais papa, une journée de poisson, on n’a pas beaucoup de temps pour jouer avec les autres. Et j’étais drôlement fatiguée le soir, alors j’ai dû me trouver un petit trou pour passer la nuit et me reposer. Tu sais à quoi ça pense un poisson avant de s’endormir ? Eh bien pas du tout comme nous, pas aux bons moments comme quand tu m’apprenais à faire du vélo, que tu m’enlevais les petites roues et que tu m’encourageais, ou comme quand c’est mon anniversaire et que maman a préparé un bon gâteau ; pas du tout à tous ces bons souvenirs. Un poisson, papa, ça n’a pas le temps de penser, il s’endort directement et PROFONDÉMENT… Elle a terminé son histoire en me disant : - Tu sais, papa, des fois j’aimerais bien être un poisson… Tuut !! Les voitures avancent, je lui dis : - Merci, belle histoire… » Je démarre. Je ne remets pas la radio. Nous avons été voir le match. Une belle partie et un bon moment !
3. Métaphore de la marmite
Il était une fois, il y a très longtemps, une femme qui vivait dans un village...
C’était un village de pêcheurs. On pouvait y voir de multiples barques aux couleurs vives, qui tanguaient au gré du vent et des vagues. Sur la grande plage de sable blanc, des enfants jouaient et l’on pouvait entendre leurs rires, se mêlant aux bavardages des femmes. Quelques palmiers touchant presque terre venaient apporter un peu d’ombre aux heures les plus chaudes. Il y avait de la vie, beaucoup de vie sur cette plage et aussi au cœur du village. Le parfum des fleurs et du poisson séché, et après la pluie, cette odeur si particulière de la terre humide et généreuse…
La femme était connue de tous ; elle était l’une des meilleures cuisinières du village. Le riz qu’elle cuisinait chaque jour dans sa marmite avait une saveur unique, faite d’un mélange d’épices et de savoir-faire.
D’ailleurs, elle régalait non seulement sa famille et ses amis, mais aussi les bonzes qui chaque jour se présentaient à sa porte. On disait même que certains d’entre eux se plaisaient à faire un détour pour remplir leur bol de ce riz succulent et unique, et l’un d’eux en particulier savait apprécier mieux que tous ce mets généreusement offert.
Un jour, un accident survint et elle dut se séparer de sa marmite.
Ce jour-là, elle partit précipitamment au marché à la recherche d’une nouvelle marmite. Elle en choisit une très grande et toute neuve, en fonte, ressemblant à celle dont elle rêvait depuis longtemps. Sa grande taille lui permettrait sans aucun doute de cuisiner encore mieux et pour un plus grand nombre de convives.
Le lendemain, le bonze fidèle arriva sur le seuil. Il attendit longtemps puis s’étonna de ne voir personne. D’habitude, la femme était toujours là pour lui remplir son bol.
Il avança de quelques pas à l’intérieur de la maison et là, il la vit affairée, concentrée autour de sa marmite. Non seulement le riz n’était pas prêt, mais surtout la marmite débordait, bouillonnait et l’on sentait une odeur âcre de riz brûlé. L’atmosphère était lourde et suffocante. La femme semblait désespérée.
« Je n’y arrive plus, dit elle. Je ne sais plus cuisiner depuis que j’ai cette nouvelle marmite. Comment vais-je pouvoir me nourrir et régaler les miens ?»
Les jours suivants, elle chercha maintes et maintes solutions pour retrouver la saveur si particulière de son riz. Elle ajouta des épices, changea les proportions du riz et de l’eau et mit toute son ardeur dans ce travail. Mais rien n’y faisait ! Comment pourrait-elle affronter le regard des autres, aller à la prochaine fête du village.
Le bonze revint le lendemain pour prendre des nouvelles et rien n’avait changé malgré toute sa bonne volonté.
Il lui dit : « Je connais une vieille dame dans le village d’à côté. Elle a déjà aidé d’autres femmes qui avaient des problèmes comme le tien. Je sais qu’elle doit se rendre ici dans quelques jours pour rendre visite à sa famille. Si tu veux, elle pourra venir chez toi et te conseiller. »
Quelques jours plus tard, la vieille dame arriva chez la femme et lui dit : « Ta marmite est bien belle, bien grande. Mais vois-tu, tu dois adapter la cuisson du riz à cette nouvelle taille. Je te conseille de réduire la quantité de bois afin que la cuisson se fasse plus lentement, et puis rajoute régulièrement un peu d’eau. Et puis je vais te transmettre un secret afin que le mélange de tes épices soit encore plus succulent. Prends tout le temps qu’il te faudra pour obtenir de nouveau un riz comme tu l’espères. » Elle suivit au mieux les conseils de la vieille femme et constata avec satisfaction que son riz était meilleur chaque jour.
Le grand jour de la fête du village arriva enfin. Elle était prête.
Chaque femme apporta sur la plage le plat qu’elle avait préparé, prêt à être partagé entre tous.
Sa marmite se vida plus vite qu’elle ne l’avait imaginé. Elle fut félicitée pour ce riz si parfumé, encore meilleur que tout ce qu’elle avait pu créer jusqu’alors.
Les enfants riaient, les hommes et les femmes dansaient et l’air était léger, tellement léger…
4. Métaphore de la carriole
Ça me rappelle quelqu’un qui m’a raconté une histoire.
L’histoire d’un cocher qui conduit une charrette tirée par un cheval. Une charrette un peu déglinguée, bruyante, avec des roues qui grincent, rafistolées, plus trop rondes, des barreaux prêts à se rompre. Une charrette qui avance difficilement, sur un chemin caillouteux, avec des ornières, mais aussi avec des bosses, sinueux, bordé par des hauts talus, des grands arbres qui masquent la lumière. Une charrette qui semble lourde, remplie d’objets, de ferrailles de toutes tailles, rouillées. Ce cheval dont l’allure est triste, ses poils sont ternes, ses sabots sont mal ferrés, il boite péniblement.
Ce cheval est laissé à lui-même, le cocher somnole sur le banc de la carriole, on a l’impression que ce cheval suit le même chemin qui tourne en rond. Il broute toujours dans les mêmes prés, la même herbe, en particulier un pré où l’herbe est difficile à digérer. Le cocher, lui, se laisse emporter par cette monotonie, les rênes à peine tenus dans les mains. Le cheval poursuit inlassablement son chemin, toujours attelé. Jusqu’au jour où, à la croisée du chemin, il aperçoit un attelage magnifique au loin. Le cheval redresse la tête, accélère le pas, hennit, réveille le cocher. L’attention des deux est stimulée par cette découverte. Le cocher de nouveau observe devant lui le chemin par lequel est passé l’attelage, l’aspect, les couleurs, la luminosité. Il ressent l’air tiède sur
sa peau, il sent les odeurs de la nature. Et il se rend compte, petit à petit, qu’il tient les rênes de façon plus ferme. Le chemin nouveau emprunté lui fait découvrir de nouveaux paysages. Le cheval, le cocher, la charrette avancent un peu plus légers sur ce chemin plus clair. Ce voyage se parsème d’épisodes orageux, avec la pluie qui remplit certains ustensiles, alourdissant l’attelage. Le cocher fait une pause et prend le temps de vider l’eau, d’observer et de ranger le matériel. Il s’aperçoit qu’il possède des roues en bon état qu’il pourra changer quand il le souhaitera, de la peinture, et d’autres petits matériels qui pourront le dépanner. Puis il suit de nouveau ce chemin qui lui rappelle des bons moments de quand il était enfant. Au cours de ce trajet, il s’arrête devant une grange solide, massive, dans laquelle il dépose tous les objets qui ne lui servent plus. Lui seul est propriétaire de cette grange et il pourra y revenir quand il le souhaitera. Un peu plus loin, il s’arrête dans une maison, une maison claire, lumineuse, aérée, avec une écurie, propre, remplie de foin. Là, ils pourront rester, aussi longtemps qu’ils le voudront, et se reposer.
5. Métaphore du petit vampire et de la colombe
C’est l’histoire d’un petit vampire, qui avait été mordu à l’âge de 8 ans, et qui depuis n’avait jamais grandi. Il souffrait de son état, et vivait, tout seul, à l’écart, honteux de sa petite taille.
Cette nuit-là, il rentre du bal des vampires. La soirée a été difficile et douloureuse pour lui, car il n’a pas osé rentrer dans la salle de bal et est resté regarder les autres s’amuser par la fenêtre. Il est 4 h 30 du matin et les premières lueurs du jour commencent à poindre. Il sait que le soleil va se lever très rapidement maintenant, et il accélère le pas à l’idée de brûler sur place. A quelques pas de son tombeau, quelle ne fut pas sa
surprise de voir, endormie, une magnifique colombe blanche. Son cœur, insensible jusqu’à ce jour à toute chose de l’amour, s’émeut tout à coup.
Mais le temps passe, et sachant que sa vie est en jeu, il passe son chemin, gardant en son cœur l’image de la douce colombe. Et très vite, il rejoint son tombeau.
Les jours suivants, il ne peut penser qu’à elle. La blancheur de son plumage, le soyeux qu’il devine… mais le dilemme est grand : elle vit le jour et lui la nuit… Il n’a de cesse de trouver une solution.
L’une consisterait à boire le filtre magique qui le retransformerait en humain, mais ce serait trahir des générations de vampires. Une autre solution consisterait à accepter de mourir sur place, brûlé, juste pour la revoir quelques instants et lui dévoiler ses sentiments…
Souvent, pour se faire accepter de ses semblables, il se surpassait, réalisait des prouesses, des choses extraordinaires, mais rien, jamais, ne suffisait à lui prouver sa qualité et à se rassurer.
Il est perdu dans ses pensées, quand tout à coup il aperçoit une petite souris qui se faufile dans un interstice du mur. Alors soudain, une idée lui vient de profiter de sa petite taille pour lui aussi se faufiler par cette petite ouverture, juste en enlevant quelques pierres supplémentaires.
Ainsi, tout en restant dans l’ombre, il peut voir et peut-être même parler à son aimée et lui dévoiler sa flamme. Et c’est ce que fit le petit vampire : la colombe, attendrie et sous le charme, ouvrit alors ses ailes et, grâce à sa petite taille, put l’enlacer et le protéger ainsi de la lumière…
Enfin, pour la première fois de son existence, le petit vampire trouva la paix et accepta, voire loua, ce qu’il avait toujours considéré comme une différence…
Frédérique, Sylvie, Franck, 19 mai 2006, Rennes.
6. Métaphore du berger
Un jour, un berger part avec ses brebis pour la transhumance. Il est accompagné de son chien Ulysse, courageux et intelligent. Ils sont confortablement installés, comme chaque été, au milieu des pâturages. C’est un berger consciencieux qui aime ses bêtes et son métier. Il s’occupe, le soir, en tissant la laine des brebis. Il aime tisser et créer de jolis objets avec les brindilles, les feuilles, les herbes qui sont là. L’automne arrive. Le berger se prépare à redescendre avec son troupeau et son chien. Il prend le chemin du retour avec enthousiasme. Il choisit un magnifique nouveau sentier qui lui paraît plaisant, plein d’odeurs agréables et bien pourvu en herbes pour ses bêtes. Au détour du chemin, les brebis de tête entraînent soudain une grande partie du troupeau ainsi que le berger tout au fond d’un ravin duquel ils ne peuvent ressortir. Une première nuit… puis une seconde nuit… les jours passent et l’hiver s’annonce. Le berger n’arrive pas à remonter, il est seul, abandonné de tous et sans son chien qui est resté au bord du ravin. En colère et impuis sant, le berger finit par perdre la notion du temps.
Pourtant Ulysse, toujours vaillant et courageux, finit par s’élancer à la recherche de secours auprès des villageois de la vallée. Au village, chacun se mobilise alors promptement pour rassembler les victuailles nécessaires aux secours. Ils se hâtent de rejoindre leur ami berger. Le berger, épaulé par ses amis et bien qu’épuisé, les jambes affaiblies, se hisse enfin hors du ravin, grâce à une corde qu’il avait tissée avec la laine de ses brebis. Il retrouve en haut son chien qui lui fait la fête et tous peuvent alors descendre vers l’étable avant que l’hiver ne s’installe.
Claire, Geneviève, Magali, Sabine et Véronique.
7. Métaphore du loup et des lémuriens
Le thérapeute : Cela me rappelle une histoire que j’ai lue, je vais vous la raconter si vous voulez. Elle commençait comme cela :
« Un jour, j’ai rencontré un loup solitaire, et je lui ai demandé : - Pourquoi es-tu solitaire ? Et le loup me répond : - C’est une histoire triste, à force de me la raconter, je ne dors plus. C’est parce que je me sens seul, très seul, souvent. Quand j’ai quitté la meute, jeune adulte, j’aimais bien être seul. On m’avait confié la tâche de surveiller tout le territoire de la bande de loups. Les chefs de clans m’avaient confié cette mission importante. J’étais responsable de quelque chose qui au début me plaisait énormément. Il fallait que je surveille, que je protège tout le territoire des loups, mais je n’étais pas tout seul, j’avais autour de moi toute une équipe de jeunes loups à piloter, mais c’était lourd, épuisant. J’y pensais tout le temps, je n’avais aucun moment de répit, même la nuit. - Et pourquoi tu y pensais la nuit, le loup ? - Parce qu’en dehors de ma vie professionnelle, j’avais un rêve, j’avais envie d’avoir un amour, pour fonder une famille et avoir des petits louveteaux. Mais avec mon travail, je n’avais pas le temps d’y penser, de le faire. Et les loups se rendaient compte de cette fatigue, mais ils ne voulaient pas m’aider. » Et un jour, en faisant le tour du territoire, le loup découvre une communauté de lémuriens. Des êtres différents, qui vivent de manière plus sereine, apaisante. En ces lémuriens, il découvre une disponibilité, une écoute, une paix intérieure. C’est une vraie bouffée d’oxygène. A travers cette communauté, il découvre un univers nouveau, et il reprend des projets. Les lémuriens lui ont dit qu’une ancienne lémurienne, une vieille sage, a découvert qu’il y a quelque chose derrière la montagne, quelque chose de merveilleux. Une vie meilleure. Mais pour le découvrir, il faut escalader la montagne. Et les lémuriens lui apprennent que pour grimper, pour s’élever, il faut savoir décrocher une patte pour trouver de nouvelles prises, patte après patte. Et le loup, petit à petit, prudemment, se lance dans l’ascension.
En arrivant en haut de la montagne, quelle n’a pas été sa surprise de découvrir un paysage magnifique et une lémurienne, descendante de la vieille sage, qui l’attendait.
« Bienvenue, lui dit-elle, je t’attendais. Maintenant que tu as compris que pour progresser il faut ouvrir son esprit et son cœur, tu vas pouvoir continuer ton chemin pour atteindre tes nouveaux buts. Tu vois ces loups là-bas, ils t’attendent, eux aussi, pour t’accueillir au sein de leur groupe. Tu n’es plus seul. » Le loup se sentait fier d’avoir réussi ce challenge et remercia la lémurienne de sa sagesse. En rejoignant le nouveau groupe de loups, il se dit qu’il avait effectivement compris que la vie pouvait avoir différentes couleurs, différents niveaux, et que chacun était pour le loup qui le voyait, unique. Que c’était la somme de ces regards qui permettait au monde d’être ce qu’il est.
8. Métaphore de l’oiseau
Louis, 45 ans, souffre d’insomnies depuis que son fils a eu une mauvaise note en mathématiques. Il rêvait de le propulser dans une carrière scien tifique à laquelle il n’a pu accéder.
L’initiation Au petit matin, il est 7 heures, le soleil se lève. Papa oiseau sort la tête du nid. Il s’ébroue après une courte nuit de sommeil. il étend ses ailes. Celle blessée quand il était oisillon l’empêche de voler librement. Ses deux petits sortent du nid derrière lui. Ce matin est un matin spécial, car dans la tradition des familles oiseaux, ce jour est dédié à un apprentissage du vol en haute altitude. Papa oiseau a peur de ne pas pouvoir accompagner son fils dans ce vol en altitude qu’il n’a jamais osé faire. Sans ses précieux conseils et sans son exemple, son fils arrivera-t-il à accomplir ce vol ? D’autant que le petit oisillon a coutume de refuser les conseils éclairés de son père. Depuis quelque temps, le vol de l’oisillon manque d’aisance, ce qui pourrait compromettre sa réussite. Papa oiseau prend son envol, le petit dans son sillage. Arrivé à ladite altitude, il se retourne : le petit ne le suit plus.
Forts de tous ces outils, dès les premières minutes après l’enseignement, les stagiaires en formation parviennent à imaginer de belles métaphores, issues de leur créativité. Miscellanées de changements…
1. Métaphore de la fourmi
Un jour que j’étais confortablement allongée dans l’herbe, baignée par les doux effluves des roses qui m’entourent, ma peau caressée par les doux rayons du soleil, une petite fourmi s’est approchée de mon oreille pour me raconter son histoire…
Depuis plusieurs années, me dit-elle, je vis dans une fourmilière besogneuse où il faut sans cesse laver, ranger, soigner, ramasser et trier les brindilles, s’occuper consciencieusement des petits œufs, faire les lits, nettoyer… Et quand je crois que c’est fini, il y a toujours quelque chose qui se rajoute, une couche et encore une couche… Et je ne peux jamais m’occuper de moi… Et je n’en peux plus. Mais c’est comme ça que l’on m’a toujours dit de faire dans ma fourmilière et moi aussi c’est ce que j’apprends à mes petits…
C’était comme ça depuis toujours, jusqu’à ce jour où alors que je me fusse éloignée plus loin que d’habitude et que je transportais un très gros grain de riz sur mon dos fatigué, je rencontre un groupe de fourmis inconnues qui paraissent joyeuses et détendues. L’une d’entre elles m’apostrophe et me dit : mais que fais-tu avec tout ça sur le dos ? Elle a bien vu que j’étais fatiguée. Veux-tu venir avec nous ? Il y a une fête aujourd’hui dans notre fourmilière, me dit-elle. Mais vous ne travaillez pas, vous ? Si, bien sûr, mais chez nous il y a du temps pour le travail et d’autres moments où on a le droit de rire, de chanter, de danser, de s’amuser, de ne rien faire et même de se reposer.
Et là, pour la première fois de ma vie, je me laisse tenter, je dépose mon fardeau et m’en vais bras dessus, bras dessous, avec cet équipage. Arrivée dans leur fourmilière, la fête bat déjà son plein, je suis vite emportée dans ce tourbillon de bonne humeur. Ici, tout fleure bon la légèreté, la détente et la bonne humeur. Mais tout semble aussi bien organisé : le grand buffet garni de mille douceurs alléchantes, les petits coins repos de cette grande salle commune où je vois des petits groupes de fourmis bavarder calmement, certaines s’esclaffent, d’autres semblent pensives, nulle tension, nulle fatigue sur les visages que je croise. Je suis vite happée par un groupe de fourmis qui m’embarque dans une ronde joyeuse et je crois avoir dansé toute la nuit, comme jamais… Tard dans la soirée, on m’a proposé un lit pour me reposer. Il était douillet et sentait le frais, j’y ai passé la meilleure nuit de ma vie… Le lendemain, après mille remerciements, accompagnée par quelques-unes de mes nouvelles amies, je regagne ma fourmilière, bien décidée à organiser avec quelques mamans de mes amies des échanges d’enfants au moment des vacances pour que mes enfants puissent connaître les mêmes moments de bonheur que moi. Eh bien tu sais, me glisse la fourmi dans l’oreille, depuis ce jour, bien sûr que le travail est toujours dur et que mille choses restent à faire chaque jour, mais dès ce jour-là, je me suis autorisée tous les matins un petit temps de repos pour juste respirer le bon air dehors, et tous les aprèsmidi une petite promenade tranquille, seule, en allant chercher mes petits à l’école. Enfin, comme certains matins, quelques minutes de plus pour paresser au lit. Et tout ça n’a pas perturbé grand-chose dans l’organisation et la tenue de mon foyer, par contre ces petites choses ont changé ma vie et celle de mes anciennes amies. Te voyant ainsi si confortablement installée à profiter de ce moment de repos, je n’ai pas voulu te croiser sans te glisser à l’oreille combien tu avais raison d’en profiter.
2. Métaphore du poisson
L’autre jour, j’allais à Nantes avec ma fille, et juste en face la Beaujoire, un bouchon. Les voitures sont bloquées, immobiles. J’écoutais France Inter et je ruminais en pensant à toutes les fois ou j’ai été pris dans un bouchon. Au milieu du bruit des klaxons, j’entends une petite voix à l’arrière qui me dit : « Papa ? - Oui ? Je coupe France Inter - Est-ce que tu veux que je te raconte mon rêve de cette nuit ? - Oui. - J’ai rêvé que j’étais un poisson – et tu sais, papa, la journée d’un poisson c’est pas facile. Dès le matin, il faut trouver à manger, attraper des petits poissons, lutter contre le courant toute la journée, suivre les autres, rester dans le banc. Il faut aussi faire très attention à ne pas se laisser attraper par les filets, les hameçons ou manger par des plus gros. C’est pas facile, tu sais papa, une journée de poisson, on n’a pas beaucoup de temps pour jouer avec les autres. Et j’étais drôlement fatiguée le soir, alors j’ai dû me trouver un petit trou pour passer la nuit et me reposer. Tu sais à quoi ça pense un poisson avant de s’endormir ? Eh bien pas du tout comme nous, pas aux bons moments comme quand tu m’apprenais à faire du vélo, que tu m’enlevais les petites roues et que tu m’encourageais, ou comme quand c’est mon anniversaire et que maman a préparé un bon gâteau ; pas du tout à tous ces bons souvenirs. Un poisson, papa, ça n’a pas le temps de penser, il s’endort directement et PROFONDÉMENT… Elle a terminé son histoire en me disant : - Tu sais, papa, des fois j’aimerais bien être un poisson… Tuut !! Les voitures avancent, je lui dis : - Merci, belle histoire… » Je démarre. Je ne remets pas la radio. Nous avons été voir le match. Une belle partie et un bon moment !
3. Métaphore de la marmite
Il était une fois, il y a très longtemps, une femme qui vivait dans un village...
C’était un village de pêcheurs. On pouvait y voir de multiples barques aux couleurs vives, qui tanguaient au gré du vent et des vagues. Sur la grande plage de sable blanc, des enfants jouaient et l’on pouvait entendre leurs rires, se mêlant aux bavardages des femmes. Quelques palmiers touchant presque terre venaient apporter un peu d’ombre aux heures les plus chaudes. Il y avait de la vie, beaucoup de vie sur cette plage et aussi au cœur du village. Le parfum des fleurs et du poisson séché, et après la pluie, cette odeur si particulière de la terre humide et généreuse…
La femme était connue de tous ; elle était l’une des meilleures cuisinières du village. Le riz qu’elle cuisinait chaque jour dans sa marmite avait une saveur unique, faite d’un mélange d’épices et de savoir-faire.
D’ailleurs, elle régalait non seulement sa famille et ses amis, mais aussi les bonzes qui chaque jour se présentaient à sa porte. On disait même que certains d’entre eux se plaisaient à faire un détour pour remplir leur bol de ce riz succulent et unique, et l’un d’eux en particulier savait apprécier mieux que tous ce mets généreusement offert.
Un jour, un accident survint et elle dut se séparer de sa marmite.
Ce jour-là, elle partit précipitamment au marché à la recherche d’une nouvelle marmite. Elle en choisit une très grande et toute neuve, en fonte, ressemblant à celle dont elle rêvait depuis longtemps. Sa grande taille lui permettrait sans aucun doute de cuisiner encore mieux et pour un plus grand nombre de convives.
Le lendemain, le bonze fidèle arriva sur le seuil. Il attendit longtemps puis s’étonna de ne voir personne. D’habitude, la femme était toujours là pour lui remplir son bol.
Il avança de quelques pas à l’intérieur de la maison et là, il la vit affairée, concentrée autour de sa marmite. Non seulement le riz n’était pas prêt, mais surtout la marmite débordait, bouillonnait et l’on sentait une odeur âcre de riz brûlé. L’atmosphère était lourde et suffocante. La femme semblait désespérée.
« Je n’y arrive plus, dit elle. Je ne sais plus cuisiner depuis que j’ai cette nouvelle marmite. Comment vais-je pouvoir me nourrir et régaler les miens ?»
Les jours suivants, elle chercha maintes et maintes solutions pour retrouver la saveur si particulière de son riz. Elle ajouta des épices, changea les proportions du riz et de l’eau et mit toute son ardeur dans ce travail. Mais rien n’y faisait ! Comment pourrait-elle affronter le regard des autres, aller à la prochaine fête du village.
Le bonze revint le lendemain pour prendre des nouvelles et rien n’avait changé malgré toute sa bonne volonté.
Il lui dit : « Je connais une vieille dame dans le village d’à côté. Elle a déjà aidé d’autres femmes qui avaient des problèmes comme le tien. Je sais qu’elle doit se rendre ici dans quelques jours pour rendre visite à sa famille. Si tu veux, elle pourra venir chez toi et te conseiller. »
Quelques jours plus tard, la vieille dame arriva chez la femme et lui dit : « Ta marmite est bien belle, bien grande. Mais vois-tu, tu dois adapter la cuisson du riz à cette nouvelle taille. Je te conseille de réduire la quantité de bois afin que la cuisson se fasse plus lentement, et puis rajoute régulièrement un peu d’eau. Et puis je vais te transmettre un secret afin que le mélange de tes épices soit encore plus succulent. Prends tout le temps qu’il te faudra pour obtenir de nouveau un riz comme tu l’espères. » Elle suivit au mieux les conseils de la vieille femme et constata avec satisfaction que son riz était meilleur chaque jour.
Le grand jour de la fête du village arriva enfin. Elle était prête.
Chaque femme apporta sur la plage le plat qu’elle avait préparé, prêt à être partagé entre tous.
Sa marmite se vida plus vite qu’elle ne l’avait imaginé. Elle fut félicitée pour ce riz si parfumé, encore meilleur que tout ce qu’elle avait pu créer jusqu’alors.
Les enfants riaient, les hommes et les femmes dansaient et l’air était léger, tellement léger…
4. Métaphore de la carriole
Ça me rappelle quelqu’un qui m’a raconté une histoire.
L’histoire d’un cocher qui conduit une charrette tirée par un cheval. Une charrette un peu déglinguée, bruyante, avec des roues qui grincent, rafistolées, plus trop rondes, des barreaux prêts à se rompre. Une charrette qui avance difficilement, sur un chemin caillouteux, avec des ornières, mais aussi avec des bosses, sinueux, bordé par des hauts talus, des grands arbres qui masquent la lumière. Une charrette qui semble lourde, remplie d’objets, de ferrailles de toutes tailles, rouillées. Ce cheval dont l’allure est triste, ses poils sont ternes, ses sabots sont mal ferrés, il boite péniblement.
Ce cheval est laissé à lui-même, le cocher somnole sur le banc de la carriole, on a l’impression que ce cheval suit le même chemin qui tourne en rond. Il broute toujours dans les mêmes prés, la même herbe, en particulier un pré où l’herbe est difficile à digérer. Le cocher, lui, se laisse emporter par cette monotonie, les rênes à peine tenus dans les mains. Le cheval poursuit inlassablement son chemin, toujours attelé. Jusqu’au jour où, à la croisée du chemin, il aperçoit un attelage magnifique au loin. Le cheval redresse la tête, accélère le pas, hennit, réveille le cocher. L’attention des deux est stimulée par cette découverte. Le cocher de nouveau observe devant lui le chemin par lequel est passé l’attelage, l’aspect, les couleurs, la luminosité. Il ressent l’air tiède sur
sa peau, il sent les odeurs de la nature. Et il se rend compte, petit à petit, qu’il tient les rênes de façon plus ferme. Le chemin nouveau emprunté lui fait découvrir de nouveaux paysages. Le cheval, le cocher, la charrette avancent un peu plus légers sur ce chemin plus clair. Ce voyage se parsème d’épisodes orageux, avec la pluie qui remplit certains ustensiles, alourdissant l’attelage. Le cocher fait une pause et prend le temps de vider l’eau, d’observer et de ranger le matériel. Il s’aperçoit qu’il possède des roues en bon état qu’il pourra changer quand il le souhaitera, de la peinture, et d’autres petits matériels qui pourront le dépanner. Puis il suit de nouveau ce chemin qui lui rappelle des bons moments de quand il était enfant. Au cours de ce trajet, il s’arrête devant une grange solide, massive, dans laquelle il dépose tous les objets qui ne lui servent plus. Lui seul est propriétaire de cette grange et il pourra y revenir quand il le souhaitera. Un peu plus loin, il s’arrête dans une maison, une maison claire, lumineuse, aérée, avec une écurie, propre, remplie de foin. Là, ils pourront rester, aussi longtemps qu’ils le voudront, et se reposer.
5. Métaphore du petit vampire et de la colombe
C’est l’histoire d’un petit vampire, qui avait été mordu à l’âge de 8 ans, et qui depuis n’avait jamais grandi. Il souffrait de son état, et vivait, tout seul, à l’écart, honteux de sa petite taille.
Cette nuit-là, il rentre du bal des vampires. La soirée a été difficile et douloureuse pour lui, car il n’a pas osé rentrer dans la salle de bal et est resté regarder les autres s’amuser par la fenêtre. Il est 4 h 30 du matin et les premières lueurs du jour commencent à poindre. Il sait que le soleil va se lever très rapidement maintenant, et il accélère le pas à l’idée de brûler sur place. A quelques pas de son tombeau, quelle ne fut pas sa
surprise de voir, endormie, une magnifique colombe blanche. Son cœur, insensible jusqu’à ce jour à toute chose de l’amour, s’émeut tout à coup.
Mais le temps passe, et sachant que sa vie est en jeu, il passe son chemin, gardant en son cœur l’image de la douce colombe. Et très vite, il rejoint son tombeau.
Les jours suivants, il ne peut penser qu’à elle. La blancheur de son plumage, le soyeux qu’il devine… mais le dilemme est grand : elle vit le jour et lui la nuit… Il n’a de cesse de trouver une solution.
L’une consisterait à boire le filtre magique qui le retransformerait en humain, mais ce serait trahir des générations de vampires. Une autre solution consisterait à accepter de mourir sur place, brûlé, juste pour la revoir quelques instants et lui dévoiler ses sentiments…
Souvent, pour se faire accepter de ses semblables, il se surpassait, réalisait des prouesses, des choses extraordinaires, mais rien, jamais, ne suffisait à lui prouver sa qualité et à se rassurer.
Il est perdu dans ses pensées, quand tout à coup il aperçoit une petite souris qui se faufile dans un interstice du mur. Alors soudain, une idée lui vient de profiter de sa petite taille pour lui aussi se faufiler par cette petite ouverture, juste en enlevant quelques pierres supplémentaires.
Ainsi, tout en restant dans l’ombre, il peut voir et peut-être même parler à son aimée et lui dévoiler sa flamme. Et c’est ce que fit le petit vampire : la colombe, attendrie et sous le charme, ouvrit alors ses ailes et, grâce à sa petite taille, put l’enlacer et le protéger ainsi de la lumière…
Enfin, pour la première fois de son existence, le petit vampire trouva la paix et accepta, voire loua, ce qu’il avait toujours considéré comme une différence…
Frédérique, Sylvie, Franck, 19 mai 2006, Rennes.
6. Métaphore du berger
Un jour, un berger part avec ses brebis pour la transhumance. Il est accompagné de son chien Ulysse, courageux et intelligent. Ils sont confortablement installés, comme chaque été, au milieu des pâturages. C’est un berger consciencieux qui aime ses bêtes et son métier. Il s’occupe, le soir, en tissant la laine des brebis. Il aime tisser et créer de jolis objets avec les brindilles, les feuilles, les herbes qui sont là. L’automne arrive. Le berger se prépare à redescendre avec son troupeau et son chien. Il prend le chemin du retour avec enthousiasme. Il choisit un magnifique nouveau sentier qui lui paraît plaisant, plein d’odeurs agréables et bien pourvu en herbes pour ses bêtes. Au détour du chemin, les brebis de tête entraînent soudain une grande partie du troupeau ainsi que le berger tout au fond d’un ravin duquel ils ne peuvent ressortir. Une première nuit… puis une seconde nuit… les jours passent et l’hiver s’annonce. Le berger n’arrive pas à remonter, il est seul, abandonné de tous et sans son chien qui est resté au bord du ravin. En colère et impuis sant, le berger finit par perdre la notion du temps.
Pourtant Ulysse, toujours vaillant et courageux, finit par s’élancer à la recherche de secours auprès des villageois de la vallée. Au village, chacun se mobilise alors promptement pour rassembler les victuailles nécessaires aux secours. Ils se hâtent de rejoindre leur ami berger. Le berger, épaulé par ses amis et bien qu’épuisé, les jambes affaiblies, se hisse enfin hors du ravin, grâce à une corde qu’il avait tissée avec la laine de ses brebis. Il retrouve en haut son chien qui lui fait la fête et tous peuvent alors descendre vers l’étable avant que l’hiver ne s’installe.
Claire, Geneviève, Magali, Sabine et Véronique.
7. Métaphore du loup et des lémuriens
Le thérapeute : Cela me rappelle une histoire que j’ai lue, je vais vous la raconter si vous voulez. Elle commençait comme cela :
« Un jour, j’ai rencontré un loup solitaire, et je lui ai demandé : - Pourquoi es-tu solitaire ? Et le loup me répond : - C’est une histoire triste, à force de me la raconter, je ne dors plus. C’est parce que je me sens seul, très seul, souvent. Quand j’ai quitté la meute, jeune adulte, j’aimais bien être seul. On m’avait confié la tâche de surveiller tout le territoire de la bande de loups. Les chefs de clans m’avaient confié cette mission importante. J’étais responsable de quelque chose qui au début me plaisait énormément. Il fallait que je surveille, que je protège tout le territoire des loups, mais je n’étais pas tout seul, j’avais autour de moi toute une équipe de jeunes loups à piloter, mais c’était lourd, épuisant. J’y pensais tout le temps, je n’avais aucun moment de répit, même la nuit. - Et pourquoi tu y pensais la nuit, le loup ? - Parce qu’en dehors de ma vie professionnelle, j’avais un rêve, j’avais envie d’avoir un amour, pour fonder une famille et avoir des petits louveteaux. Mais avec mon travail, je n’avais pas le temps d’y penser, de le faire. Et les loups se rendaient compte de cette fatigue, mais ils ne voulaient pas m’aider. » Et un jour, en faisant le tour du territoire, le loup découvre une communauté de lémuriens. Des êtres différents, qui vivent de manière plus sereine, apaisante. En ces lémuriens, il découvre une disponibilité, une écoute, une paix intérieure. C’est une vraie bouffée d’oxygène. A travers cette communauté, il découvre un univers nouveau, et il reprend des projets. Les lémuriens lui ont dit qu’une ancienne lémurienne, une vieille sage, a découvert qu’il y a quelque chose derrière la montagne, quelque chose de merveilleux. Une vie meilleure. Mais pour le découvrir, il faut escalader la montagne. Et les lémuriens lui apprennent que pour grimper, pour s’élever, il faut savoir décrocher une patte pour trouver de nouvelles prises, patte après patte. Et le loup, petit à petit, prudemment, se lance dans l’ascension.
En arrivant en haut de la montagne, quelle n’a pas été sa surprise de découvrir un paysage magnifique et une lémurienne, descendante de la vieille sage, qui l’attendait.
« Bienvenue, lui dit-elle, je t’attendais. Maintenant que tu as compris que pour progresser il faut ouvrir son esprit et son cœur, tu vas pouvoir continuer ton chemin pour atteindre tes nouveaux buts. Tu vois ces loups là-bas, ils t’attendent, eux aussi, pour t’accueillir au sein de leur groupe. Tu n’es plus seul. » Le loup se sentait fier d’avoir réussi ce challenge et remercia la lémurienne de sa sagesse. En rejoignant le nouveau groupe de loups, il se dit qu’il avait effectivement compris que la vie pouvait avoir différentes couleurs, différents niveaux, et que chacun était pour le loup qui le voyait, unique. Que c’était la somme de ces regards qui permettait au monde d’être ce qu’il est.
8. Métaphore de l’oiseau
Louis, 45 ans, souffre d’insomnies depuis que son fils a eu une mauvaise note en mathématiques. Il rêvait de le propulser dans une carrière scien tifique à laquelle il n’a pu accéder.
L’initiation Au petit matin, il est 7 heures, le soleil se lève. Papa oiseau sort la tête du nid. Il s’ébroue après une courte nuit de sommeil. il étend ses ailes. Celle blessée quand il était oisillon l’empêche de voler librement. Ses deux petits sortent du nid derrière lui. Ce matin est un matin spécial, car dans la tradition des familles oiseaux, ce jour est dédié à un apprentissage du vol en haute altitude. Papa oiseau a peur de ne pas pouvoir accompagner son fils dans ce vol en altitude qu’il n’a jamais osé faire. Sans ses précieux conseils et sans son exemple, son fils arrivera-t-il à accomplir ce vol ? D’autant que le petit oisillon a coutume de refuser les conseils éclairés de son père. Depuis quelque temps, le vol de l’oisillon manque d’aisance, ce qui pourrait compromettre sa réussite. Papa oiseau prend son envol, le petit dans son sillage. Arrivé à ladite altitude, il se retourne : le petit ne le suit plus.
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Construites ou filées, développées ou succinctes, universelles ou personnelles, les métaphores constituent une boîte à outils à l’immense portée thérapeutique. Comment les construire, comment les utiliser, c’est ce qu’explique avec de nombreux exemples ce hors-série n°10 de la revue Hypnose & Thérapies brèves.
- Hypnose et Thérapies Brèves. Leçon d’humilité… Histoire courte, conte, légende universelle, tableau de maître, ou simple image, la métaphore existe depuis la nuit des temps et inspire notre vie quotidienne.
- De la métaphore dans la maladie et le soin. Yves HALFON «En matière de métaphore, les apparences sont tout, sauf trompeuses.»
- Métaphores sur Grand Ecran : utilisation des films en thérapie narrative avec les toxicomanes - Le poète, le patient et l’hypnothérapeute - Les métaphores: Définitions. La métaphore, du grecμεταφορα (« metaphorá »= transport), est une figure de style fondée sur l’analogie. Un terme est substitué à un autre, issu d’un champ lexical différent, parce qu’il lui ressemble ou partage avec celui-ci une qualité essentielle.
- L’heure du changement: Deux images métaphoriques me servent « d’accroche » quand les patients les remarquent dans mon cabinet de consultations. - L’enchantement hypnotique des métaphores. Joyce C. MILLS, Ph.D.
- Fier d’être « un pot fêlé ». Il y a bien longtemps, un soignant m’envoya ce conte hindou. Je ne me souviens plus du nom du soignant...
- La métaphore, une communication intersubjective directe
- Henri le Hérisson. Céline BENHARROCH LEININGER - Création et utilisation de contes métaphoriques en hypnose - Les histoires de grand-père. Marco KLOP
- Le nez fin. Camille ROCHE-DJEFFEL
- La réification. Yves HALFON
- L’énigme de la Perle Noire. Métaphore de la rencontre du « Comte de Brosseau » Ou une métaphore qui en cache une autre.
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