En accueillant régulièrement des patientes qui exigent de « ne pas avoir mal » parce que de « nos jours, ce n’est pas normal d’avoir mal », mon exercice en salle de naissance m’y confronte régulièrement.
Sage-femme, exerçant en salle de naissance et en libéral, j’ai pu au fil des années développer quelques « techniques » de communication et de détournement de l’attention. Ces méthodes, bien que personnelles, sont dans leur principe utilisées par un grand nombre de sages-femmes mais ont cependant leurs limites.
Les techniques hypnotiques me permettent de compléter mon approche en étoffant ma prise en charge des patientes souhaitant un accompagnement le plus physiologique possible, tout comme celle des futures mamans perdues dans des sensations douloureuses souvent inattendues, déroutantes et non acceptées (dystocies de démarrage, travail très rapide ne laissant pas le loisir de recourir à une analgésie péridurale, sensations d’engagement…).
Sage-femme, exerçant en salle de naissance et en libéral, j’ai pu au fil des années développer quelques « techniques » de communication et de détournement de l’attention. Ces méthodes, bien que personnelles, sont dans leur principe utilisées par un grand nombre de sages-femmes mais ont cependant leurs limites.
Les techniques hypnotiques me permettent de compléter mon approche en étoffant ma prise en charge des patientes souhaitant un accompagnement le plus physiologique possible, tout comme celle des futures mamans perdues dans des sensations douloureuses souvent inattendues, déroutantes et non acceptées (dystocies de démarrage, travail très rapide ne laissant pas le loisir de recourir à une analgésie péridurale, sensations d’engagement…).
Le travail hypnotique va se porter non pas sur la douleur elle-même, mais sur la perception que la patiente a de sa douleur
Si la lutte contre la douleur est un enjeu national, on peut cependant s’interroger sur l’intérêt de faire totalement disparaître la douleur de la salle de naissance, tout comme de notre société. En effet, sans douleur, comment reconnaître l’état de bien-être ?
La douleur est une expérience multidimensionnelle avec une composante physique, qui permet de qualifier et de quantifier la douleur, et des composantes affectives et comportementales qui correspondent à la manière dont la patiente va percevoir sa douleur. La douleur est donc une expérience subjective, et chaque patiente aura un seuil de douleur et un seuil de tolérance (ou de confort) individuels mais aussi différents selon le vécu, l’état d’esprit et le contexte.
La douleur est une expérience multidimensionnelle avec une composante physique, qui permet de qualifier et de quantifier la douleur, et des composantes affectives et comportementales qui correspondent à la manière dont la patiente va percevoir sa douleur. La douleur est donc une expérience subjective, et chaque patiente aura un seuil de douleur et un seuil de tolérance (ou de confort) individuels mais aussi différents selon le vécu, l’état d’esprit et le contexte.
C’est dans cette différence entre douleur et tolérance, qu’apparaît l’intérêt de l’hypnose en salle de naissance. En effet, le fait d’expliquer les soins, le déroulement du travail et de l’accouchement, ou bien encore de s’appuyer sur l’accompagnant, sont des moyens simples de diminuer l’anxiété de la patiente. Cependant la douleur toujours présente ravive les éventuels souvenirs des douleurs passées, et majore l’anxiété et l’appréhension. De plus, les composantes affectives et culturelles peuvent également jouer sur le vécu négatif de la douleur.
Si la douleur apparaît comme difficilement évitable au décours d’un accouchement, la souffrance est quant à elle à bannir. Or, une douleur peut être confortable. Ainsi, on ne peut nier qu’une patiente souhaitant accoucher sans péridurale ait mal. Mais on peut analyser cette situation comme une « douleur confortable » ; cette patiente accepte la douleur, elle est pour elle tolérable, elle reste ainsi dans son seuil de confort et ne souhaite pas recourir à une analgésie péridurale.
Le travail hypnotique va se porter non pas sur la douleur elle-même, mais sur la perception que la patiente a de sa douleur. En effet, l’hypnose ne va pas annuler une douleur, mais bien diminuer la perception de cette dernière. La souffrance pourrait s’apparenter à une sorte de « douleur de la douleur ». Lorsque la douleur est refusée, en plus de la douleur non acceptée et rejetée qui revient, va s’installer un processus dissociatif de « douleur de la douleur » et d’« angoisse de l’angoisse » qui majore les sensations et amène la patiente à souffrir.
L’hypnose va permettre de diminuer la perception de l’angoisse, de détendre la patiente et d’enrober la douleur, de la rendre acceptable. Il faut pouvoir accompagner la douleur et non la combattre et pour cela la patiente doit l’accepter. En utilisant une focalisation agréable (jardinage, vagues, souvenir agréable…), le but est de permettre à la patiente d’être plus détendue, d’être en relation en même temps avec la douleur et d’autres informations
Si la douleur apparaît comme difficilement évitable au décours d’un accouchement, la souffrance est quant à elle à bannir. Or, une douleur peut être confortable. Ainsi, on ne peut nier qu’une patiente souhaitant accoucher sans péridurale ait mal. Mais on peut analyser cette situation comme une « douleur confortable » ; cette patiente accepte la douleur, elle est pour elle tolérable, elle reste ainsi dans son seuil de confort et ne souhaite pas recourir à une analgésie péridurale.
Le travail hypnotique va se porter non pas sur la douleur elle-même, mais sur la perception que la patiente a de sa douleur. En effet, l’hypnose ne va pas annuler une douleur, mais bien diminuer la perception de cette dernière. La souffrance pourrait s’apparenter à une sorte de « douleur de la douleur ». Lorsque la douleur est refusée, en plus de la douleur non acceptée et rejetée qui revient, va s’installer un processus dissociatif de « douleur de la douleur » et d’« angoisse de l’angoisse » qui majore les sensations et amène la patiente à souffrir.
L’hypnose va permettre de diminuer la perception de l’angoisse, de détendre la patiente et d’enrober la douleur, de la rendre acceptable. Il faut pouvoir accompagner la douleur et non la combattre et pour cela la patiente doit l’accepter. En utilisant une focalisation agréable (jardinage, vagues, souvenir agréable…), le but est de permettre à la patiente d’être plus détendue, d’être en relation en même temps avec la douleur et d’autres informations
Bénédicte BOBENRIETH
Sage-femme, titulaire du DIU d’acupuncture obstétricale de Strasbourg ainsi que du DU d’hypnose thérapeutique de Nantes. Elle fait partie de l’équipe obstétricale de la clinique Saint-CharlesVendée, une petite maternité où l’accent est mis sur la physiologie en proposant, entre autres, des consultations d’acupuncture et d’homéopathie aux patientes. Depuis quelques années, elle partage son temps entre cette activité salariée et une activité libérale où elle exerce sa profession de sage-femme et d’acupunctrice, en agrémentant sa pratique de techniques hypnotiques.
Sage-femme, titulaire du DIU d’acupuncture obstétricale de Strasbourg ainsi que du DU d’hypnose thérapeutique de Nantes. Elle fait partie de l’équipe obstétricale de la clinique Saint-CharlesVendée, une petite maternité où l’accent est mis sur la physiologie en proposant, entre autres, des consultations d’acupuncture et d’homéopathie aux patientes. Depuis quelques années, elle partage son temps entre cette activité salariée et une activité libérale où elle exerce sa profession de sage-femme et d’acupunctrice, en agrémentant sa pratique de techniques hypnotiques.
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Hors série n°11 de la revue Hypnose & Thérapies brèves. Mars 2017. C'est un numéro double de 196 pages. Thème : « La relation thérapeutique »
- Éditorial : La relation thérapeutique. S. Cohen
- Éditorial : La relation au coeur de l’hypnose. J. Betbèze
- L’alliance thérapeutique. M. Arnaud
- Enseigner la relation thérapeutique. A. Bioy
- Le thérapeute ? Un guide qui ne devance pas. J.-M. Benhaiem
- Autonomie relationnelle. J. Betbèze
- Avec le patient douloureux chronique. De la formation à la pratique. J. Nizard
- En salle de naissance. B. Bobenrieth
- Monde psychotraumatique. E. Bardot
- La relation thérapeutique. M. Picard Destelan et L. Fodorean
- Comment faire vivre un paranoïaque ? E. Malphettes
- Positionnement, et alliance... thérapeutiques. W. Martineau
- Rapport, alliance et changement : « l’Homonoia ». A. Vallée
- Une semaine aux urgences psychiatriques. V. Lagrée
- Retour à l’essentiel. G. Ostermann
- En Thérapie Systémique Brève. Y. Doutrelugne
- Un truc incroyable... Conversation en thérapie narrative. C. Besnard-Péron
- Retour aux bases. De l’infiniment petit à l’infiniment grand. P. Aïm et L. Gross
- Trouble du comportement à l’adolescence. A. Zeman
Pour acheter ce numéro de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves à l’unité, ou vous abonner, cliquez ici
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- Autonomie relationnelle. J. Betbèze
- Avec le patient douloureux chronique. De la formation à la pratique. J. Nizard
- En salle de naissance. B. Bobenrieth
- Monde psychotraumatique. E. Bardot
- La relation thérapeutique. M. Picard Destelan et L. Fodorean
- Comment faire vivre un paranoïaque ? E. Malphettes
- Positionnement, et alliance... thérapeutiques. W. Martineau
- Rapport, alliance et changement : « l’Homonoia ». A. Vallée
- Une semaine aux urgences psychiatriques. V. Lagrée
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- En Thérapie Systémique Brève. Y. Doutrelugne
- Un truc incroyable... Conversation en thérapie narrative. C. Besnard-Péron
- Retour aux bases. De l’infiniment petit à l’infiniment grand. P. Aïm et L. Gross
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Valérie TOUATI
Hypnothérapeute, Thérapie EMDR, Ostéopathe.
Exerce dans le Cabinet d'Hypnose Médicale, Ostéopathie, EMDR de Paris 12.
Spécialisée sur les traitements et approches de la Fécondation In Vitro (FIV), et de la Procréation Médicalement Assistée (PMA), Infertilité Inexpliquée.
Rédactrice web de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
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Hypnothérapeute, Thérapie EMDR, Ostéopathe.
Exerce dans le Cabinet d'Hypnose Médicale, Ostéopathie, EMDR de Paris 12.
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