Le traitement de la dépression est un enjeu anthropologique majeur. L’extension massive de la prescription des médicaments antidépresseurs, et aussi des thymorégulateurs, pose un certain nombre de questions dont je ne retiendrai que quelques-unes.
Les pays qui connaissent ce phénomène vivent-ils une épidémie ? Je ne crois pas. Nous assistons plutôt à une banalisation de pratiques dont beaucoup savent, non sans anxiété, qu’elles ne se fondent pas sur des bases scientifiques – et nous sommes bien sûr en plein euphémisme – bien solides. Le plus grave dans tout cela est qu’il n’est évidemment pas question de juger qui que ce soit, et surtout pas les médecins généralistes confrontés à des demandes d’aide qui incluent dans leurs genèses des souffrances pour lesquelles leurs (toujours plus) longues études ne leur a rien appris d’autre que de prescrire. L’utilité de ces médicaments existe, c’est évident. Dans certains cas les patients sont inaccessibles au dialogue, et même à la communication effectuée par le plus compétent thérapeute. L’entourage interrogé n’évoque aucun mécanisme particulier qui aurait plongé le patient dans ce renoncement et cet abandon qui caractérisent la dépression. Une dérégulation biologique paraît seule intervenir. Le médicament est alors le bienvenu, qui apaise la douleur morale et l’éventuelle agitation, voire qui relance le fonctionnement vital de la personne.
Dans d’autre cas ce qui se passe est évident, pour peu qu’on prenne le temps de poser quelques questions et d’écouter les réponses données : il y a un deuil, un stress causé par un conflit au travail, dans la famille, ou avec une personne disparue, un épuisement énergétique dû à une trop longue lutte, une immaturité amenant à une poursuite toujours plus décevante d’objectifs irréalistes, un état post-traumatique …
Les auteurs qui ont écrit pour ce Hors-Série ont un fort tempérament. Ce n’est pas un hasard. Ils sont psychiatres, psychologue, médecin généraliste, orthophoniste, sage-femme, et ils ont une vision de l’être humain qui n’est pas purement mécanique ni biologique. Ils remettent (Jacques- Antoine Malarewicz) le concept de dépression dans l’histoire des concepts médicaux, montrent de la compassion pour les femmes qui donnent la vie (Armelle Touyarot) et les victimes de catastrophes (Patrick Bellet). Ils dénoncent la violence de notre société envers certains de nos enfants (Amer Safiéddine). En racontant leur itinéraire (Claude Virot) ils exposent combien devenir un vrai thérapeute de l’humain est un long chemin faits d’efforts, de persévérance.
Combien il y a de difficultés à surmonter pour parvenir à la joie d’être thérapeute. La colère fait bien souvent partie des émotions que vivent nos patients déprimés.
Les pays qui connaissent ce phénomène vivent-ils une épidémie ? Je ne crois pas. Nous assistons plutôt à une banalisation de pratiques dont beaucoup savent, non sans anxiété, qu’elles ne se fondent pas sur des bases scientifiques – et nous sommes bien sûr en plein euphémisme – bien solides. Le plus grave dans tout cela est qu’il n’est évidemment pas question de juger qui que ce soit, et surtout pas les médecins généralistes confrontés à des demandes d’aide qui incluent dans leurs genèses des souffrances pour lesquelles leurs (toujours plus) longues études ne leur a rien appris d’autre que de prescrire. L’utilité de ces médicaments existe, c’est évident. Dans certains cas les patients sont inaccessibles au dialogue, et même à la communication effectuée par le plus compétent thérapeute. L’entourage interrogé n’évoque aucun mécanisme particulier qui aurait plongé le patient dans ce renoncement et cet abandon qui caractérisent la dépression. Une dérégulation biologique paraît seule intervenir. Le médicament est alors le bienvenu, qui apaise la douleur morale et l’éventuelle agitation, voire qui relance le fonctionnement vital de la personne.
Dans d’autre cas ce qui se passe est évident, pour peu qu’on prenne le temps de poser quelques questions et d’écouter les réponses données : il y a un deuil, un stress causé par un conflit au travail, dans la famille, ou avec une personne disparue, un épuisement énergétique dû à une trop longue lutte, une immaturité amenant à une poursuite toujours plus décevante d’objectifs irréalistes, un état post-traumatique …
Les auteurs qui ont écrit pour ce Hors-Série ont un fort tempérament. Ce n’est pas un hasard. Ils sont psychiatres, psychologue, médecin généraliste, orthophoniste, sage-femme, et ils ont une vision de l’être humain qui n’est pas purement mécanique ni biologique. Ils remettent (Jacques- Antoine Malarewicz) le concept de dépression dans l’histoire des concepts médicaux, montrent de la compassion pour les femmes qui donnent la vie (Armelle Touyarot) et les victimes de catastrophes (Patrick Bellet). Ils dénoncent la violence de notre société envers certains de nos enfants (Amer Safiéddine). En racontant leur itinéraire (Claude Virot) ils exposent combien devenir un vrai thérapeute de l’humain est un long chemin faits d’efforts, de persévérance.
Combien il y a de difficultés à surmonter pour parvenir à la joie d’être thérapeute. La colère fait bien souvent partie des émotions que vivent nos patients déprimés.
Commandez ce numéro Hors-Série n°5 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves: la Dépression
“Dépression et après ?“ Edito de Patrick Bellet.
“Un enjeu anthropologique“ Introduction de Thierry Servillat
“L’Acédie. L’extinction de la voie intérieure“. Jacques-Antoine Malarewicz
“Lorsque la dépression paraît… Premiers soins maternels“. Armelle Touyarot
“Peut mieux faire ! Ou comment déprimer à l’école. Orthophoniste multi-tâches, Amer Saffiédine
“De la couleur avant toute chose. Sept modèles de changement dans la dépression“. Claude Virot
“Comment ne plus déprimer. De la loyauté à la dépression“. Bruno Dubos
“Ex libris “ la bibliothèque des lecteurs. Les livres qui ont compté pour nos lecteurs.
“L’avenir de la psychothérapie en hypnose“. La rubrique Humeur de ce n° a été confiée à Stephen Lankton, rédacteur en chef de l’American Journal of Clinical Hypnosis. Il nous interroge sur « la preuve scientifique » et « le bon sens » dans le domaine de l’hypnose. Traduction d’Armelle Touyarot.
Pour acheter ce numéro de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves à l’unité, ou vous abonner, cliquez ici
“Un enjeu anthropologique“ Introduction de Thierry Servillat
“L’Acédie. L’extinction de la voie intérieure“. Jacques-Antoine Malarewicz
“Lorsque la dépression paraît… Premiers soins maternels“. Armelle Touyarot
“Peut mieux faire ! Ou comment déprimer à l’école. Orthophoniste multi-tâches, Amer Saffiédine
“De la couleur avant toute chose. Sept modèles de changement dans la dépression“. Claude Virot
“Comment ne plus déprimer. De la loyauté à la dépression“. Bruno Dubos
“Ex libris “ la bibliothèque des lecteurs. Les livres qui ont compté pour nos lecteurs.
“L’avenir de la psychothérapie en hypnose“. La rubrique Humeur de ce n° a été confiée à Stephen Lankton, rédacteur en chef de l’American Journal of Clinical Hypnosis. Il nous interroge sur « la preuve scientifique » et « le bon sens » dans le domaine de l’hypnose. Traduction d’Armelle Touyarot.
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Dr Thierry SERVILLAT
Hypnothérapeute, Psychiatre.
Président de l’Institut Milton Erickson Rezé
Conférencier International
Ancien Rédacteur en chef de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
Past-Président de la CFHTB, Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves
Hypnothérapeute, Psychiatre.
Président de l’Institut Milton Erickson Rezé
Conférencier International
Ancien Rédacteur en chef de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
Past-Président de la CFHTB, Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves