© Maya Vincent
Dans l’anxiété, trois croyances sont très omniprésentes, une quatrième résumant les trois premières : le tout ou rien ; les verbes d’obligation ; je dois être compris, apprécié et aimé. Le perfectionnisme (je dois être parfait, tout le temps et tout de suite) en est la quatrième. Les pensées, les comportements, les ressentis phy - siques et émotionnels sont en interaction circulaire systémique. Les thérapies brèves, y compris l’hypnose thérapeutique et les Mouvements alternatifs pluriels (MAP), s’adressent directement à ces quatre paramètres. Une façon de travailler ces croyances est de demander au patient, quand il exprime une croyance : « Où avez-vous appris cela ? » Le patient peut alors faire référence à tel ou tel épisode passé de sa vie au cours duquel, dans un contexte donné, il s’est imprégné de cette croyance. Et depuis lors, il pense, agit, ressent émotionnellement et corporellement de façon différente... Nous pourrons travailler cet épisode passé en MAP comme on travaille un traumatisme. Cette approche, qui fait référence au passé, se retrouve en hypnothérapie dans les techniques appelées Affect bridge ou Somatic bridge qui, à partir d’un affect ou d’un symptôme corporel, établissent des « ponts » avec des événements passés dont on peut modifier le souvenir et les conséquences.
La théorie de l’attachement et le travail de Julien Betbèze à ce sujet nous aident à lire la réalité du patient et la psychopathologie.
Avec moins de références au passé, le thérapeute peut utiliser les outils décrits ci-dessous. Il peut le faire de façon « logique » ou « analogique », sans ou avec usage de l’hypnose. Cet usage de l’hypnose sera formel ou le plus souvent sous forme d’hypnose conversationnelle ou via les MAP.
1. La pensée « tout ou rien » C’est une pensée dichotomique : tout est blanc ou noir, il n’y a pas de gris, pas de nuance, pas de progression de l’un à l’autre ou de l’autre à l’un. C’est le règne du clivage, de l’extrême. Exemple : « Quand je reçois à la maison, me disait encore une patiente la semaine dernière, tout doit être parfait ! » Le perfectionniste a peur de ne pas être à la hauteur. Puis est déçu de ne pas avoir été à la hauteur : tristesse, culpabilité, mésestime de soi… Si ce n’est pas parfait, c’est nul, je suis nul... Très vite, 20/20 n’est pas assez, il aurait fallu 22/20. La carotte recule au fur et à mesure que le patient avance... Quand ce n’est pas parfait, ce n’est pas bon. Quand c’est parfait ce n’est quand même pas bon. Double lien, l’art de rendre l’autre – ou soi-même – fou... Ce n’est jamais assez bien... Comment la repérer ? Quand le patient utilise les mots tout le temps, toujours, jamais, complètement, pas du tout, parfaitement, totalement, etc., nous y sommes !
Comment intervenir ? Introduire une exception, une faille dans ce qui semblait « bétonné », monolithique. Erickson était un orfèvre en la matière. C’est la porte ouverte par un changement minimum.
Le questionnement : en reprenant ces mots, suivis d’un point d’inter - rogation : toujours ? complètement ? pas du tout ? jamais ?... des exceptions apparaissent là où il semblait ne pas y en avoir.
Travailler avec des échelles permet aussi d’introduire un curseur entre zéro et dix, entre tout et rien.
Le travail avec les parties Face à l’ambivalence (j’ai envie et pas envie, j’aime et je hais, etc.) nous utilisons volontiers l’expression une partie de vous et une autre partie de vous pour travailler avec ces entités comme si elles existaient. C’est un dialogue entre parties, chaque partie étant respectable et ayant droit à la parole. De nombreux exemples de cette façon de procéder sont proposés dans l’entretien appelé « Une intervention paradoxale progressive » (Thérapies brèves plurielles : principes et outils pratiques, Elsevier-Masson, 4e édition, 2019).
Le Tao : passer d’un gris à un autre gris…
Les taoïstes ont symbolisé combien la réalité est faite de noir et de blanc, l’un contenant l’autre et l’autre contenant l’un, l’un générant l’autre et l’autre générant l’un.
Les désavantages du changement
Le symbole du Tao permet de travailler les désavantages du changement. Le patient, dans sa réalité actuelle, dit souffrir. Il y a des choses qui vont mais il y a des choses qui ne vont pas. Il y a une balance de pour et de contre, de blanc et de noir, de bon et de moins bon. L’inertie fait que les jours coulent les uns après les autres sans grand changement : le train est sur ses rails, il continue. Pour réaliser un changement, il faut vaincre cette inertie et y mettre de l’énergie, un nouvel objectif. Ce patient vat- il réaliser ce changement (qui paraît difficile) pour passer d’un gris à un autre gris qu’il choisit parce qu’il le préfère ? C’est-à-dire, va-t-il passer d’une réalité qui contient du blanc et du noir et qu’il appelle « problème » à une autre réalité qui contient aussi du blanc et du noir et qu’il appelle « solution ». Cette « solution » a aussi des désavantages, alors que le « problème » avait aussi des avantages. Il y a donc des avantages à perdre et des désavantages à découvrir dans le processus de changement.
L’inclusion : je suis blanc ET noir…
Bill O’Hanlon dit volontiers : « C’est toujours vrai... sauf quand c’est faux ! » Cette phrase, quasi humoristique, s’applique à un apprentissage important dans de nombreuses situations cliniques. L’anxiété est une émotion désagréable à vivre, c’est pourquoi nous luttons contre elle en créant de nombreuses tentatives de solutions aussi inefficaces qu’obsédantes, qui nous dissocient du moment présent. Nous pouvons apprendre à accueillir cette anxiété (tout comme la tristesse...), apprendre à la respecter, à l’apprivoiser, se l’approprier, la câliner, la « tendresser », si le mot existe... En termes de Tao, c’est accepter cette partie moins brillante de moi qui est aussi ma réalité, où chaque élément contient et génère son contraire... Pouvoir dire un jour : « Je suis habituellement serein, parfois anxieux. Le plus souvent joyeux, parfois triste. Souvent déterminé, parfois dans le doute. J’aime être courageux mais il m’arrive d’être lâche. J’aime ma tristesse, mes inquiétudes, mes doutes, mes faiblesses parce qu’elles font partie de moi et ont bien des raisons d’être là. En les méprisant, je me méprise. En les respectant, je me respecte. Je les défendrai même contre les attaques des autres. En agissant ainsi, je construis mon estime de moi ! » C’est ce que Bill O’Hanlon appelle l’inclusion.
Echelles de valeurs
Chaque choix est le résultat d’une échelle de valeurs dans un contexte donné. Dans un autre contexte notre échelle pourrait être l’inverse. Nous aimons, par exemple, tenir nos promesses. C’est une valeur pour nous. Nous pourrions promettre d’être présent à une réunion et ne pas y être parce que notre enfant, victime d’un accident, est hospitalisé dans un état grave. Dans ce cas précis, cas de conscience (casuistique), nous avons préféré être présent au chevet de notre enfant à une autre valeur, tenir ses promesses. Ce travail sur les deux valeurs et l’échelle choisie dans ce casci permet au patient de se réassocier sereinement à sa liberté de choix.
Les métaphores de progressivité
- Le plus grand chemin commence par un premier pas… - L’apprentissage de la marche, du vélo, du skate-board, etc. - La métaphore de l’escalier. - La métaphore de la maison, de la pyramide, de la cathédrale : leur construction a toujours commencé par une première pierre... - Dans l’arc-en-ciel , il y a sept couleurs de base avec 50 nuances chacune... - Le serpent qui change de peau ou du crabe qui perd sa carapace pour grandir : crise de mûrissement. - L’apprentissage d’une langue étrangère : dans le film Oui, mais…, d’Yves Lavandier, l’adolescente qui s’étonne de ne pas avoir atteint le nirvana lors de son premier rapport sexuel se demande si elle n’est pas frigide, et Gérard Jugnot, le thérapeute, lui répond : « Quand vous commencez à apprendre l’anglais, le lendemain vous êtes bilingue ? »
L’observation constante de chaque petit progrès
A Palo Alto, le minimal change est un changement significatif, quoique minime, qui permet d’avancer pas à pas dans le nouvel apprentissage. En TOS, le thérapeute insiste fréquemment sur les petits changements déjà survenus. Même dès le premier entretien, il demandera déjà : « Qu’avez-vous déjà amélioré depuis votre coup de fil ? » L’usage des échelles, par exemple, permet aussi de signaler chaque petit changement, aussi minime soit-il, déjà survenu. Le thérapeute encouragera par des « compliments indirects » (« comment avez-vous réussi à faire cela ? », suivi de nombreuses sous-questions sur les modalités) le patient à décrire comment il y est parvenu, rehaussant ainsi son estime de lui par lui. C’est ce que j’appelle « apprendre à mettre ses médailles », une tâche concrète et simple étant de noter chaque jour une (toute petite) chose qui vaille « une petite médaille » ce jour-là et de revenir au rendez-vous suivant avec cette liste.
2. Les verbes d’obligations
« La peur empêche l’homme d’être libre ; l’homme libre fait peur. » Jacques Gaillot
Comment les repérer ? Je dois, je devrais, il faut, il faudrait, j’aurais dû, il aurait fallu – ces deux derniers indiquant une culpabilité. Je n’ai pas (eu) le choix, je suis (étais) bien obligé de…
Comment les travailler ?
Souffrance et liberté
Celui qui est obligé, par définition, n’est pas libre ! Le plaignant est une victime. Il fait ce que nous appelons une attribution externe. Il place à l’extérieur de lui son centre de décision et de responsabilité. La thérapie lui fera faire l’apprentissage de l’attribution interne. - L’homme obligé est victime et n’est pas responsable : attribution externe. - L’homme libre choisit et se veut responsable de ses choix : attribution interne. Nos thérapies brèves, au-delà du soulagement de la souffrance, tenteront donc d’amener le patient à plus de liberté, de choix et de responsabilité.
Oser changer
« Oui, mais..., diront certains, ce n’est pas facile de changer. » J’aime répondre : « Changer c’est momentanément difficile. Ne pas changer, quand on souffre, c’est durablement difficile. » Le patient va-t-il oser changer ? Pour ne pas changer, il n’a pas besoin de nous. Ou alors seulement pour le plaindre. Et s’il change notre place sera toujours minime, nous le suivrons... Comme le dit François Roustang dans Savoir attendre : « Il y a de nombreux humains qui se laissent mourir et d’autres qui se laissent vivre. Ce qui nous passionne c’est d’en amener quelques-uns, avec la plus grande lucidité et le plus grand courage possibles, à décider de leur vie et de leur mort. » Nous ne voulons pas guérir, nous ne voulons pas que l’interlocuteur se tourne vers la vie, vers le renouvellement de son existence, donc vers le changement favorable. Nous voulons seulement qu’il en décide. Elargir l’éventail des choix, l’une des obsessions de la thérapie brève, permet d’aller vers d’autres possibles. Jacques Santer disait : « Tout est possible, rien n’est certain. » L’incertitude fait le lit de la peur... Avoir plus de choix c’est aussi avoir l’embarras du choix !
Faire de sa vie une grande aventure… C’est ce que Bertrand Piccard nous propose. Il dit (lui qui a réussi le premier tour du monde en ballon) : « L’aventure, ce n’est pas l’exploit, c’est un état d’esprit. » Peut-être le but du traitement de la peur sera-t-il d’apprendre à gérer l’imprévu et même le souhaiter. Comme le dit toujours François Roustang : « La rencontre de l’imprévu est le lot de tout humain, qui doit donc s’y préparer sans cesse. » … alors que la prudence est une vertu Willy de Roos, navigateur, écrivain et aventurier très exigeant pour lui-même comme pour ses coéquipiers, a eu cette superbe phrase : « La prudence est un devoir et l’exploit serait de ne jamais l’oublier. » Ce qui nous amène à travailler en séance un moyen terme entre audace et prudence.
Pour risquer de réussir, il faut accepter le risque d’échouer La gestion des erreurs et de l’échec est un thème central de notre travail clinique. Nous passons de la peur par anticipation à la perte, au deuil. Et c’est précisément lorsque nous acceptons un échec que nous pouvons mettre tout en oeuvre pour le dépasser et réussir. C’est là où l’on peut rater un peu que l’on peut réussir beaucoup. Bertrand Piccard dit : « C’est quand j’ai accepté de perdre, que j’ai pu gagner. » Il avait en effet vécu deux échecs avant de réussir sa troisième tentative. S’il s’était découragé, s’il ne s’était pas permis cet échec, il n’aurait jamais entrepris la tentative qui l’a finalement mené à la victoire.
La réalité : subir ou affronter ?
Quand la réalité nous surprend, nous étonne, nous blesse, est-ce la faute à la réalité ?
C’est une phrase que nous utilisons volontiers en thérapie... Car il se pourrait que la vérité soit triste (Ernest Renan). Fautil préférer une triste réalité à une fausse joie ? « Que vais-je faire de bon pour moi dans cette situation telle qu’elle est ? » J’ajoute que ce qui est bon pour moi doit aussi être juste et vrai, pas une illusion (un paradis artificiel, par exemple) ni une distraction au sens où l’entendait Pascal. Vais-je m’adapter à la réalité telle qu’elle est ou vais-je me plaindre – sans fin ? (François Roustang) – que la réalité n’est pas celle que j’attendais ? C’est toute la différence entre un plaignant et un client. C’est toute la différence entre un homme obligé et un homme libre. Cela dit, quand nous nous attribuons le pouvoir d’agir sur notre vie (une attribution interne), « certaines choses dépendent de nous, d’autres pas », disait Epictète. Nos problèmes commencent quand nous voulons contrôler ce qui ne dépend pas de nous. Cela ressemble à une lapalissade et pourtant c’est une cause si fréquente de souffrance rencontrée autour de nous et dans nos consultations ! Donc un thème à aborder.
Les autres non plus ne sont pas comme je les voudrais…
Combien de fois entendons-nous : « Ma mère devrait changer... mon enfant devrait changer... mon mari devrait changer... mon collègue devrait changer... la société est injuste... ma belle-mère n’est pas telle que je la voudrais… » Autant d’attentes sur les autres, sur l’extérieur qui ne dépendent pas de nous. La télécommande à faire changer les autres ! Connaissez-vous la définition de l’idéaliste à Palo Alto ? C’est quelqu’un qui sait très bien comment les autres et le monde devraient être… La projection est une mécanique subtile bien utile : je peux reprocher aux autres et à la vie ce que je ne tolère pas en moi...
Vignette clinique Anny a été licenciée il y a quelques années. Lors de son premier entretien, elle décrit une dépression majeure et un traitement médi - camenteux très lourd. Elle me dit que deux faits la perturbent beaucoup : ses collègues (licenciées avec elle) ne l’appellent jamais et son mari a peu de désir sexuel. Anny visiblement attend que les autres « fassent ». Toujours la télécommande à faire changer les autres ! Effectivement, elle n’accomplit quasi aucune des tâches dont nous avons convenu : pourquoi se mobiliser quand c’est la faute des autres ? C’est la position du plaignant. Je lui confie un jour qu’elle et moi sommes différents sur ce point : elle attend que les autres fassent ce qu’elle désire, moi je le fais moi-même. Et j’enchaîne en lui montrant des photos de coucher de soleil sur la mer Rouge : « Etes-vous aussi hypnotisée que je le suis face à un coucher de soleil ? » Je lui propose comme tâche, puisqu’elle habite la campagne, de s’asseoir en fin de journée face au coucher du soleil, les mains posées sur les genoux, paumes vers le haut. C’est une attitude d’attente, comme si elle attendait que quelque chose lui vienne du ciel. Elle pensera très fort à tout ce que les autres (ses collègues, son mari) pourraient faire pour la satisfaire. Si ça fonctionne, tant mieux ! C’est que sa théorie est efficace. Si ça ne fonctionne pas, elle pourra toujours faire quelque chose ellemême pour être satisfaite : par exemple, téléphoner à une ex-collègue pour prévoir une activité avec elle.
Dans les faits, son attente, paumes vers le haut, n’ayant pas fonctionné, elle a dû se rabattre sur la deuxième méthode. Elle téléphona donc à son ex-secrétaire et fit du shopping pendant tout un après-midi avec elle. Ce fut son premier après-midi agréable depuis deux ans et demi ! Un peu plus tard, elle se plaignait que c’était toujours à elle de faire le premier pas sur le plan sexuel avec son mari. Je lui répondis qu’elle n’aimait pas assez le chocolat. Elle fut surprise et me demanda d’expliquer. Je lui dis que quand je rentre chez moi le soir, je prends mon repas face à la télévision et tombe de fatigue dans mon fauteuil. Après mon repas, j’ai très envie de chocolat. Il se trouve dans la pièce à côté et j’ai beau l’appeler, me plaindre, pleurnicher, supplier : il ne vient jamais tout seul. Alors, comme j’aime beaucoup le chocolat, je vais le chercher moi-même !
3. Je dois être compris, apprécié et aimé
Nous cherchons tous à être aimés ! Mais à quel prix ? Etre conforme ? Plaire aux autres ? Il y a un compromis à trouver entre mon souci d’identité et mon appartenance à un groupe. Certains y arrivent tôt, d’autres appa - remment jamais... Fréquemment, les patients nous disent : « Mais ils ne vont pas com - prendre ! » Et nous répondons : « Et alors ? »
Autonomie relationnelle et théorie de l’attachement Dans l’esprit de la théorie de l’attachement, l’autonomie relationnelle est une relation qui encourage l’expression de l’autonomie. La phrase « je t’aime, autrement dit j’apprécie ce que tu es et je ferai tout pour que tu le deviennes davantage » le dit autrement.
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La théorie de l’attachement et le travail de Julien Betbèze à ce sujet nous aident à lire la réalité du patient et la psychopathologie.
Avec moins de références au passé, le thérapeute peut utiliser les outils décrits ci-dessous. Il peut le faire de façon « logique » ou « analogique », sans ou avec usage de l’hypnose. Cet usage de l’hypnose sera formel ou le plus souvent sous forme d’hypnose conversationnelle ou via les MAP.
1. La pensée « tout ou rien » C’est une pensée dichotomique : tout est blanc ou noir, il n’y a pas de gris, pas de nuance, pas de progression de l’un à l’autre ou de l’autre à l’un. C’est le règne du clivage, de l’extrême. Exemple : « Quand je reçois à la maison, me disait encore une patiente la semaine dernière, tout doit être parfait ! » Le perfectionniste a peur de ne pas être à la hauteur. Puis est déçu de ne pas avoir été à la hauteur : tristesse, culpabilité, mésestime de soi… Si ce n’est pas parfait, c’est nul, je suis nul... Très vite, 20/20 n’est pas assez, il aurait fallu 22/20. La carotte recule au fur et à mesure que le patient avance... Quand ce n’est pas parfait, ce n’est pas bon. Quand c’est parfait ce n’est quand même pas bon. Double lien, l’art de rendre l’autre – ou soi-même – fou... Ce n’est jamais assez bien... Comment la repérer ? Quand le patient utilise les mots tout le temps, toujours, jamais, complètement, pas du tout, parfaitement, totalement, etc., nous y sommes !
Comment intervenir ? Introduire une exception, une faille dans ce qui semblait « bétonné », monolithique. Erickson était un orfèvre en la matière. C’est la porte ouverte par un changement minimum.
Le questionnement : en reprenant ces mots, suivis d’un point d’inter - rogation : toujours ? complètement ? pas du tout ? jamais ?... des exceptions apparaissent là où il semblait ne pas y en avoir.
Travailler avec des échelles permet aussi d’introduire un curseur entre zéro et dix, entre tout et rien.
Le travail avec les parties Face à l’ambivalence (j’ai envie et pas envie, j’aime et je hais, etc.) nous utilisons volontiers l’expression une partie de vous et une autre partie de vous pour travailler avec ces entités comme si elles existaient. C’est un dialogue entre parties, chaque partie étant respectable et ayant droit à la parole. De nombreux exemples de cette façon de procéder sont proposés dans l’entretien appelé « Une intervention paradoxale progressive » (Thérapies brèves plurielles : principes et outils pratiques, Elsevier-Masson, 4e édition, 2019).
Le Tao : passer d’un gris à un autre gris…
Les taoïstes ont symbolisé combien la réalité est faite de noir et de blanc, l’un contenant l’autre et l’autre contenant l’un, l’un générant l’autre et l’autre générant l’un.
Les désavantages du changement
Le symbole du Tao permet de travailler les désavantages du changement. Le patient, dans sa réalité actuelle, dit souffrir. Il y a des choses qui vont mais il y a des choses qui ne vont pas. Il y a une balance de pour et de contre, de blanc et de noir, de bon et de moins bon. L’inertie fait que les jours coulent les uns après les autres sans grand changement : le train est sur ses rails, il continue. Pour réaliser un changement, il faut vaincre cette inertie et y mettre de l’énergie, un nouvel objectif. Ce patient vat- il réaliser ce changement (qui paraît difficile) pour passer d’un gris à un autre gris qu’il choisit parce qu’il le préfère ? C’est-à-dire, va-t-il passer d’une réalité qui contient du blanc et du noir et qu’il appelle « problème » à une autre réalité qui contient aussi du blanc et du noir et qu’il appelle « solution ». Cette « solution » a aussi des désavantages, alors que le « problème » avait aussi des avantages. Il y a donc des avantages à perdre et des désavantages à découvrir dans le processus de changement.
L’inclusion : je suis blanc ET noir…
Bill O’Hanlon dit volontiers : « C’est toujours vrai... sauf quand c’est faux ! » Cette phrase, quasi humoristique, s’applique à un apprentissage important dans de nombreuses situations cliniques. L’anxiété est une émotion désagréable à vivre, c’est pourquoi nous luttons contre elle en créant de nombreuses tentatives de solutions aussi inefficaces qu’obsédantes, qui nous dissocient du moment présent. Nous pouvons apprendre à accueillir cette anxiété (tout comme la tristesse...), apprendre à la respecter, à l’apprivoiser, se l’approprier, la câliner, la « tendresser », si le mot existe... En termes de Tao, c’est accepter cette partie moins brillante de moi qui est aussi ma réalité, où chaque élément contient et génère son contraire... Pouvoir dire un jour : « Je suis habituellement serein, parfois anxieux. Le plus souvent joyeux, parfois triste. Souvent déterminé, parfois dans le doute. J’aime être courageux mais il m’arrive d’être lâche. J’aime ma tristesse, mes inquiétudes, mes doutes, mes faiblesses parce qu’elles font partie de moi et ont bien des raisons d’être là. En les méprisant, je me méprise. En les respectant, je me respecte. Je les défendrai même contre les attaques des autres. En agissant ainsi, je construis mon estime de moi ! » C’est ce que Bill O’Hanlon appelle l’inclusion.
Echelles de valeurs
Chaque choix est le résultat d’une échelle de valeurs dans un contexte donné. Dans un autre contexte notre échelle pourrait être l’inverse. Nous aimons, par exemple, tenir nos promesses. C’est une valeur pour nous. Nous pourrions promettre d’être présent à une réunion et ne pas y être parce que notre enfant, victime d’un accident, est hospitalisé dans un état grave. Dans ce cas précis, cas de conscience (casuistique), nous avons préféré être présent au chevet de notre enfant à une autre valeur, tenir ses promesses. Ce travail sur les deux valeurs et l’échelle choisie dans ce casci permet au patient de se réassocier sereinement à sa liberté de choix.
Les métaphores de progressivité
- Le plus grand chemin commence par un premier pas… - L’apprentissage de la marche, du vélo, du skate-board, etc. - La métaphore de l’escalier. - La métaphore de la maison, de la pyramide, de la cathédrale : leur construction a toujours commencé par une première pierre... - Dans l’arc-en-ciel , il y a sept couleurs de base avec 50 nuances chacune... - Le serpent qui change de peau ou du crabe qui perd sa carapace pour grandir : crise de mûrissement. - L’apprentissage d’une langue étrangère : dans le film Oui, mais…, d’Yves Lavandier, l’adolescente qui s’étonne de ne pas avoir atteint le nirvana lors de son premier rapport sexuel se demande si elle n’est pas frigide, et Gérard Jugnot, le thérapeute, lui répond : « Quand vous commencez à apprendre l’anglais, le lendemain vous êtes bilingue ? »
L’observation constante de chaque petit progrès
A Palo Alto, le minimal change est un changement significatif, quoique minime, qui permet d’avancer pas à pas dans le nouvel apprentissage. En TOS, le thérapeute insiste fréquemment sur les petits changements déjà survenus. Même dès le premier entretien, il demandera déjà : « Qu’avez-vous déjà amélioré depuis votre coup de fil ? » L’usage des échelles, par exemple, permet aussi de signaler chaque petit changement, aussi minime soit-il, déjà survenu. Le thérapeute encouragera par des « compliments indirects » (« comment avez-vous réussi à faire cela ? », suivi de nombreuses sous-questions sur les modalités) le patient à décrire comment il y est parvenu, rehaussant ainsi son estime de lui par lui. C’est ce que j’appelle « apprendre à mettre ses médailles », une tâche concrète et simple étant de noter chaque jour une (toute petite) chose qui vaille « une petite médaille » ce jour-là et de revenir au rendez-vous suivant avec cette liste.
2. Les verbes d’obligations
« La peur empêche l’homme d’être libre ; l’homme libre fait peur. » Jacques Gaillot
Comment les repérer ? Je dois, je devrais, il faut, il faudrait, j’aurais dû, il aurait fallu – ces deux derniers indiquant une culpabilité. Je n’ai pas (eu) le choix, je suis (étais) bien obligé de…
Comment les travailler ?
Souffrance et liberté
Celui qui est obligé, par définition, n’est pas libre ! Le plaignant est une victime. Il fait ce que nous appelons une attribution externe. Il place à l’extérieur de lui son centre de décision et de responsabilité. La thérapie lui fera faire l’apprentissage de l’attribution interne. - L’homme obligé est victime et n’est pas responsable : attribution externe. - L’homme libre choisit et se veut responsable de ses choix : attribution interne. Nos thérapies brèves, au-delà du soulagement de la souffrance, tenteront donc d’amener le patient à plus de liberté, de choix et de responsabilité.
Oser changer
« Oui, mais..., diront certains, ce n’est pas facile de changer. » J’aime répondre : « Changer c’est momentanément difficile. Ne pas changer, quand on souffre, c’est durablement difficile. » Le patient va-t-il oser changer ? Pour ne pas changer, il n’a pas besoin de nous. Ou alors seulement pour le plaindre. Et s’il change notre place sera toujours minime, nous le suivrons... Comme le dit François Roustang dans Savoir attendre : « Il y a de nombreux humains qui se laissent mourir et d’autres qui se laissent vivre. Ce qui nous passionne c’est d’en amener quelques-uns, avec la plus grande lucidité et le plus grand courage possibles, à décider de leur vie et de leur mort. » Nous ne voulons pas guérir, nous ne voulons pas que l’interlocuteur se tourne vers la vie, vers le renouvellement de son existence, donc vers le changement favorable. Nous voulons seulement qu’il en décide. Elargir l’éventail des choix, l’une des obsessions de la thérapie brève, permet d’aller vers d’autres possibles. Jacques Santer disait : « Tout est possible, rien n’est certain. » L’incertitude fait le lit de la peur... Avoir plus de choix c’est aussi avoir l’embarras du choix !
Faire de sa vie une grande aventure… C’est ce que Bertrand Piccard nous propose. Il dit (lui qui a réussi le premier tour du monde en ballon) : « L’aventure, ce n’est pas l’exploit, c’est un état d’esprit. » Peut-être le but du traitement de la peur sera-t-il d’apprendre à gérer l’imprévu et même le souhaiter. Comme le dit toujours François Roustang : « La rencontre de l’imprévu est le lot de tout humain, qui doit donc s’y préparer sans cesse. » … alors que la prudence est une vertu Willy de Roos, navigateur, écrivain et aventurier très exigeant pour lui-même comme pour ses coéquipiers, a eu cette superbe phrase : « La prudence est un devoir et l’exploit serait de ne jamais l’oublier. » Ce qui nous amène à travailler en séance un moyen terme entre audace et prudence.
Pour risquer de réussir, il faut accepter le risque d’échouer La gestion des erreurs et de l’échec est un thème central de notre travail clinique. Nous passons de la peur par anticipation à la perte, au deuil. Et c’est précisément lorsque nous acceptons un échec que nous pouvons mettre tout en oeuvre pour le dépasser et réussir. C’est là où l’on peut rater un peu que l’on peut réussir beaucoup. Bertrand Piccard dit : « C’est quand j’ai accepté de perdre, que j’ai pu gagner. » Il avait en effet vécu deux échecs avant de réussir sa troisième tentative. S’il s’était découragé, s’il ne s’était pas permis cet échec, il n’aurait jamais entrepris la tentative qui l’a finalement mené à la victoire.
La réalité : subir ou affronter ?
Quand la réalité nous surprend, nous étonne, nous blesse, est-ce la faute à la réalité ?
C’est une phrase que nous utilisons volontiers en thérapie... Car il se pourrait que la vérité soit triste (Ernest Renan). Fautil préférer une triste réalité à une fausse joie ? « Que vais-je faire de bon pour moi dans cette situation telle qu’elle est ? » J’ajoute que ce qui est bon pour moi doit aussi être juste et vrai, pas une illusion (un paradis artificiel, par exemple) ni une distraction au sens où l’entendait Pascal. Vais-je m’adapter à la réalité telle qu’elle est ou vais-je me plaindre – sans fin ? (François Roustang) – que la réalité n’est pas celle que j’attendais ? C’est toute la différence entre un plaignant et un client. C’est toute la différence entre un homme obligé et un homme libre. Cela dit, quand nous nous attribuons le pouvoir d’agir sur notre vie (une attribution interne), « certaines choses dépendent de nous, d’autres pas », disait Epictète. Nos problèmes commencent quand nous voulons contrôler ce qui ne dépend pas de nous. Cela ressemble à une lapalissade et pourtant c’est une cause si fréquente de souffrance rencontrée autour de nous et dans nos consultations ! Donc un thème à aborder.
Les autres non plus ne sont pas comme je les voudrais…
Combien de fois entendons-nous : « Ma mère devrait changer... mon enfant devrait changer... mon mari devrait changer... mon collègue devrait changer... la société est injuste... ma belle-mère n’est pas telle que je la voudrais… » Autant d’attentes sur les autres, sur l’extérieur qui ne dépendent pas de nous. La télécommande à faire changer les autres ! Connaissez-vous la définition de l’idéaliste à Palo Alto ? C’est quelqu’un qui sait très bien comment les autres et le monde devraient être… La projection est une mécanique subtile bien utile : je peux reprocher aux autres et à la vie ce que je ne tolère pas en moi...
Vignette clinique Anny a été licenciée il y a quelques années. Lors de son premier entretien, elle décrit une dépression majeure et un traitement médi - camenteux très lourd. Elle me dit que deux faits la perturbent beaucoup : ses collègues (licenciées avec elle) ne l’appellent jamais et son mari a peu de désir sexuel. Anny visiblement attend que les autres « fassent ». Toujours la télécommande à faire changer les autres ! Effectivement, elle n’accomplit quasi aucune des tâches dont nous avons convenu : pourquoi se mobiliser quand c’est la faute des autres ? C’est la position du plaignant. Je lui confie un jour qu’elle et moi sommes différents sur ce point : elle attend que les autres fassent ce qu’elle désire, moi je le fais moi-même. Et j’enchaîne en lui montrant des photos de coucher de soleil sur la mer Rouge : « Etes-vous aussi hypnotisée que je le suis face à un coucher de soleil ? » Je lui propose comme tâche, puisqu’elle habite la campagne, de s’asseoir en fin de journée face au coucher du soleil, les mains posées sur les genoux, paumes vers le haut. C’est une attitude d’attente, comme si elle attendait que quelque chose lui vienne du ciel. Elle pensera très fort à tout ce que les autres (ses collègues, son mari) pourraient faire pour la satisfaire. Si ça fonctionne, tant mieux ! C’est que sa théorie est efficace. Si ça ne fonctionne pas, elle pourra toujours faire quelque chose ellemême pour être satisfaite : par exemple, téléphoner à une ex-collègue pour prévoir une activité avec elle.
Dans les faits, son attente, paumes vers le haut, n’ayant pas fonctionné, elle a dû se rabattre sur la deuxième méthode. Elle téléphona donc à son ex-secrétaire et fit du shopping pendant tout un après-midi avec elle. Ce fut son premier après-midi agréable depuis deux ans et demi ! Un peu plus tard, elle se plaignait que c’était toujours à elle de faire le premier pas sur le plan sexuel avec son mari. Je lui répondis qu’elle n’aimait pas assez le chocolat. Elle fut surprise et me demanda d’expliquer. Je lui dis que quand je rentre chez moi le soir, je prends mon repas face à la télévision et tombe de fatigue dans mon fauteuil. Après mon repas, j’ai très envie de chocolat. Il se trouve dans la pièce à côté et j’ai beau l’appeler, me plaindre, pleurnicher, supplier : il ne vient jamais tout seul. Alors, comme j’aime beaucoup le chocolat, je vais le chercher moi-même !
3. Je dois être compris, apprécié et aimé
Nous cherchons tous à être aimés ! Mais à quel prix ? Etre conforme ? Plaire aux autres ? Il y a un compromis à trouver entre mon souci d’identité et mon appartenance à un groupe. Certains y arrivent tôt, d’autres appa - remment jamais... Fréquemment, les patients nous disent : « Mais ils ne vont pas com - prendre ! » Et nous répondons : « Et alors ? »
Autonomie relationnelle et théorie de l’attachement Dans l’esprit de la théorie de l’attachement, l’autonomie relationnelle est une relation qui encourage l’expression de l’autonomie. La phrase « je t’aime, autrement dit j’apprécie ce que tu es et je ferai tout pour que tu le deviennes davantage » le dit autrement.
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DR YVES DOUTRELUGNE
Médecin, fondateur de l’Espace du Possible (Tournai, Belgique, 1988), de l’Institut Milton Erickson de Belgique (1988), de l’Institut Milton H. Erickson du Nord de la France (IMHENF,1992) et de la Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB).
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Cet ouvrage de 228 pages permet de comprendre les contextes relationnels favorisant les peurs et les phobies. « Le thérapeute, souligne Julien Betbèze, rédacteur en chef, est invité à découvrir une clinique fine qui passe par la différenciation entre trauma et situation angoissante, entre angoisse d’anticipation sans trauma et angoisse d’anticipation post-traumatique. » Vera Likaj, coordinatrice de l’ouvrage, a pensé ce numéro dans une approche plurielle et collaborative : des outils différents, des sensibilités uniques dans des cliniques parfois bien singulières revisitant la peur avec des lunettes culturelles chaque fois nouvelles.
« J’invite le lecteur, nous dit-elle, à parcourir les articles avec l’œil de l’anthropologue, curieux et discret, s’émerveillant des différences qui viennent nourrir toutes nos rencontres thérapeutiques. »
Retrouvez les abstracts de la revue sur ce lien
Au sommaire :
- Editorial : Peurs et phobies. L’hypnose comme levier de changement. Julien Betbèze
- Editorial : Et l’insouciance dans tout ça ? Vera Likaj
- Peurs traumatiques, peurs anticipatoires. Eric Bardot
- Peurs et risques psychosociaux au travail. Maxime Bellego
- Phobies. Et autres peurs ancrées. Jean-Marc Benhaiem
- Angoisse et hypnose en gériatrie. Jérôme Bocquet
- La peur de soi dans le processus de guérison. Pascale Chami
- La contrainte comme levier de changement ? Olivier Cottencin
- Croyances et anxiété. Yves Doutrelugne
- Faire corps avec la peur. La clinique de l’étrange. Nathalie Lampole
- Du lâche au héros. Revenir doucement à soi-même. Vera Likaj
- La peur de la peur. Retrouver des sensations qui nous guident. Emmanuel Malphettes
- Thérapie brève des phobies. Courtes réflexions. Dominique Megglé
- Peurs à l’école. Emmanuelle Piquet
- L’hypnose, un outil de gestion des phobies. Que nous apprend la recherche ? Audrey Vanhaudenhuyse et Marie-Elisabeth Faymonville
- Addictions et anxiété. David Vergriete
Tous les Hors-Séries de la Revue sont commandables sur le site www.hypnose-therapie-breve.org
« J’invite le lecteur, nous dit-elle, à parcourir les articles avec l’œil de l’anthropologue, curieux et discret, s’émerveillant des différences qui viennent nourrir toutes nos rencontres thérapeutiques. »
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- Editorial : Peurs et phobies. L’hypnose comme levier de changement. Julien Betbèze
- Editorial : Et l’insouciance dans tout ça ? Vera Likaj
- Peurs traumatiques, peurs anticipatoires. Eric Bardot
- Peurs et risques psychosociaux au travail. Maxime Bellego
- Phobies. Et autres peurs ancrées. Jean-Marc Benhaiem
- Angoisse et hypnose en gériatrie. Jérôme Bocquet
- La peur de soi dans le processus de guérison. Pascale Chami
- La contrainte comme levier de changement ? Olivier Cottencin
- Croyances et anxiété. Yves Doutrelugne
- Faire corps avec la peur. La clinique de l’étrange. Nathalie Lampole
- Du lâche au héros. Revenir doucement à soi-même. Vera Likaj
- La peur de la peur. Retrouver des sensations qui nous guident. Emmanuel Malphettes
- Thérapie brève des phobies. Courtes réflexions. Dominique Megglé
- Peurs à l’école. Emmanuelle Piquet
- L’hypnose, un outil de gestion des phobies. Que nous apprend la recherche ? Audrey Vanhaudenhuyse et Marie-Elisabeth Faymonville
- Addictions et anxiété. David Vergriete
Tous les Hors-Séries de la Revue sont commandables sur le site www.hypnose-therapie-breve.org