De toutes les dimensions dites « communautaires », nous acceptons aisément, les uns et les autres, les contes, les interprétations tissées dans l’arsenal de nos vécus, au point de recevoir, d’accueillir, positivement, les suggestions brodées sur le canevas personnalisé, particulier, de nos œuvres de vie.
En conservant le rôle de maître de soi, nous pourrions même ouvrir le portail sacré de nos jardins secrets et accepter le « changement ». Un changement pourrait être initié par une voix différente de la nôtre mais nous convient dans sa simplicité et sa capacité de faciliter une interprétation nouvelle de nos mots, un apaisement de nos maux. L’hypnose, cette couleur lumineuse sur la palette thérapeutique, transmise à la pensée narrative, autorise l’éclaircissement des voies qui nous mènent activement vers ce changement, une meilleure découverte ou une réconciliation avec soi.
Les souvenirs d’enfance ont une certaine magie, je perçois encore la voix douce de ma feue grand-mère, la profondeur de son regard, la sérénité de sa posture, l’odeur raffinée de ses mets à chaque fois que je ressens le besoin de me ressourcer par la sagesse de ses belles paroles, d’écouter ses contes qui se réactualisent naturellement au fur et à mesure que j’approche son âge. A présent, au bloc opératoire, je raconte des histoires !
Des histoires singulières, à trame unique livrée par les vécus personnels de mes patients, quand ils le souhaitent, tamisés pour faire le tri et sélectionner leurs chefs-d’œuvre, ils en ont tous, décorées ensuite de leurs passions, racontées fidèlement avec émotion autorisant l’introduction de quelques suggestions bienveillantes ou métaphores d’apaise- ment, dans cette relation thérapeutique particulière, un présent reproductible leur est dédié symbolisant ainsi leurs réussites et la conclusion de leurs histoires.
Je vous propose un récit d’une belle histoire, probablement rare, conçue dans un bloc opératoire. Elle s’appelle Alama, une jeune femme d’origines africaines, cantatrice de profession et danseuse, à la voix particulièrement authentique mais menacée par une tumeur thyroïdienne proche de ses cordes vocales.
En avril 2014, l’étoile de sa destinée l’a dirigée vers notre structure ; pour des raisons de soins, Alama a rencontré Gilles et Asmaa, deux médecins anesthésistes, suite à une demande intelligente qui leur a été formulée par Pascal, son chirurgien. C’était à Créteil, au 9e étage d’un immense centre hospitalier, une relation humaine profonde naquit, riche et assez émouvante pour les trois acteurs, qui se sont découvert quelques liens communs, ont échangé généreusement leurs perceptions et découvert les éléments ressources confiés par leur patiente devenue à partir de ce moment-là leur protégée. Une pensée prémonitoire instinctive s’est vite construite chez Asmaa, elle proposa alors d’accompagner Alama, les deux femmes se sont promis d’emprunter une voie sécuritaire afin d’atteindre leur destination convoitée : le soin !
Le jour de départ, accompagnée d’autres acteurs, Asmaa accueillit Alama et vérifia de nouveau la position de sa convive avant de lui proposer de l’embarquer sur son navire imaginaire. Le regard confiant de Gilles acquiesça ce voyage d’espoir, un regard capté chaleureusement par les deux femmes, réconfortées davantage dans leur alliance thérapeutique.
Dans son univers onirique, Alama est partie en tournée artistique au Sénégal, pays de la Téranga qui signifie l’hospitalité humble et chaleureuse. Très impressionnée et émerveillée par la qualité de l’accueil qui lui est réservé à son arrivée, au port, sur son navire transformé en grand vaisseau, par ses nombreux fans et les organisateurs de son spectacle, un spectacle qui se tiendra le lendemain en début de soirée. Après une bonne nuit de sommeil très reposante, une balade matinale au bord de la petite corniche de Dakar très dynamisante ; un bon thiéboudiène, un repas traditionnel à base de poisson et de riz, dégusté avec délectation sur la terrasse du restaurant de son hôtel tout en admirant la beauté de cette mer généreuse et ces îles merveilleuses. Elle quitte son hôtel, situé à proximité du Théâtre national, en fin d’après-midi et se dirige, à pied, vers Sandaga au centre-ville de Dakar. D’une démarche élégante, traverse l’avenue Lamine-Gueye avant de se diriger vers le théâtre Soprano, un lieu magique et inspirant. Sur sa main droite, Alama enroule un foulard de soie, bleu, qu’elle décide de mettre après autour de son cou.
Devant le théâtre, elle tente d’accéder discrètement en approchant sa main de son visage, dans ce geste, dévoile le bord de sa main où elle se fait picoter par un moustique, le moustique de Dakar lui rappelle les moustiques de la Guinée, le pays de ses origines lointaines – dans la mise en scène réelle, l’anesthésiste avait perfusé sa patiente sur la main droite.
Dans sa loge, Alama se fait maquiller tout en vérifiant la tenue africaine proposée par son habilleuse, avec des tons éclatants et quelques perles. Elle s’habille et enroule ensuite son joli foulard soyeux bleu autour du cou...
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En conservant le rôle de maître de soi, nous pourrions même ouvrir le portail sacré de nos jardins secrets et accepter le « changement ». Un changement pourrait être initié par une voix différente de la nôtre mais nous convient dans sa simplicité et sa capacité de faciliter une interprétation nouvelle de nos mots, un apaisement de nos maux. L’hypnose, cette couleur lumineuse sur la palette thérapeutique, transmise à la pensée narrative, autorise l’éclaircissement des voies qui nous mènent activement vers ce changement, une meilleure découverte ou une réconciliation avec soi.
Les souvenirs d’enfance ont une certaine magie, je perçois encore la voix douce de ma feue grand-mère, la profondeur de son regard, la sérénité de sa posture, l’odeur raffinée de ses mets à chaque fois que je ressens le besoin de me ressourcer par la sagesse de ses belles paroles, d’écouter ses contes qui se réactualisent naturellement au fur et à mesure que j’approche son âge. A présent, au bloc opératoire, je raconte des histoires !
Des histoires singulières, à trame unique livrée par les vécus personnels de mes patients, quand ils le souhaitent, tamisés pour faire le tri et sélectionner leurs chefs-d’œuvre, ils en ont tous, décorées ensuite de leurs passions, racontées fidèlement avec émotion autorisant l’introduction de quelques suggestions bienveillantes ou métaphores d’apaise- ment, dans cette relation thérapeutique particulière, un présent reproductible leur est dédié symbolisant ainsi leurs réussites et la conclusion de leurs histoires.
Je vous propose un récit d’une belle histoire, probablement rare, conçue dans un bloc opératoire. Elle s’appelle Alama, une jeune femme d’origines africaines, cantatrice de profession et danseuse, à la voix particulièrement authentique mais menacée par une tumeur thyroïdienne proche de ses cordes vocales.
En avril 2014, l’étoile de sa destinée l’a dirigée vers notre structure ; pour des raisons de soins, Alama a rencontré Gilles et Asmaa, deux médecins anesthésistes, suite à une demande intelligente qui leur a été formulée par Pascal, son chirurgien. C’était à Créteil, au 9e étage d’un immense centre hospitalier, une relation humaine profonde naquit, riche et assez émouvante pour les trois acteurs, qui se sont découvert quelques liens communs, ont échangé généreusement leurs perceptions et découvert les éléments ressources confiés par leur patiente devenue à partir de ce moment-là leur protégée. Une pensée prémonitoire instinctive s’est vite construite chez Asmaa, elle proposa alors d’accompagner Alama, les deux femmes se sont promis d’emprunter une voie sécuritaire afin d’atteindre leur destination convoitée : le soin !
Le jour de départ, accompagnée d’autres acteurs, Asmaa accueillit Alama et vérifia de nouveau la position de sa convive avant de lui proposer de l’embarquer sur son navire imaginaire. Le regard confiant de Gilles acquiesça ce voyage d’espoir, un regard capté chaleureusement par les deux femmes, réconfortées davantage dans leur alliance thérapeutique.
Dans son univers onirique, Alama est partie en tournée artistique au Sénégal, pays de la Téranga qui signifie l’hospitalité humble et chaleureuse. Très impressionnée et émerveillée par la qualité de l’accueil qui lui est réservé à son arrivée, au port, sur son navire transformé en grand vaisseau, par ses nombreux fans et les organisateurs de son spectacle, un spectacle qui se tiendra le lendemain en début de soirée. Après une bonne nuit de sommeil très reposante, une balade matinale au bord de la petite corniche de Dakar très dynamisante ; un bon thiéboudiène, un repas traditionnel à base de poisson et de riz, dégusté avec délectation sur la terrasse du restaurant de son hôtel tout en admirant la beauté de cette mer généreuse et ces îles merveilleuses. Elle quitte son hôtel, situé à proximité du Théâtre national, en fin d’après-midi et se dirige, à pied, vers Sandaga au centre-ville de Dakar. D’une démarche élégante, traverse l’avenue Lamine-Gueye avant de se diriger vers le théâtre Soprano, un lieu magique et inspirant. Sur sa main droite, Alama enroule un foulard de soie, bleu, qu’elle décide de mettre après autour de son cou.
Devant le théâtre, elle tente d’accéder discrètement en approchant sa main de son visage, dans ce geste, dévoile le bord de sa main où elle se fait picoter par un moustique, le moustique de Dakar lui rappelle les moustiques de la Guinée, le pays de ses origines lointaines – dans la mise en scène réelle, l’anesthésiste avait perfusé sa patiente sur la main droite.
Dans sa loge, Alama se fait maquiller tout en vérifiant la tenue africaine proposée par son habilleuse, avec des tons éclatants et quelques perles. Elle s’habille et enroule ensuite son joli foulard soyeux bleu autour du cou...
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ASMAA KHALED
Médecin anesthésiste réanimateur. Initiée à l’hypnose, il y a une vingtaine d’années. Formatrice en hypnose médicale et techniques d’activation de la conscience. Elle intègre l’outil hypnotique dans sa pratique quotidienne, au bloc opératoire, en réanimation et en consultation. Praticien hospitalier APHP Henri-Mondor à Créteil.
Médecin anesthésiste réanimateur. Initiée à l’hypnose, il y a une vingtaine d’années. Formatrice en hypnose médicale et techniques d’activation de la conscience. Elle intègre l’outil hypnotique dans sa pratique quotidienne, au bloc opératoire, en réanimation et en consultation. Praticien hospitalier APHP Henri-Mondor à Créteil.
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- Éditorial : De la douleur à la douceur ? M. Arnaud
- Fibromyalgie. A. Vallée
- Douleurs traumatiques. G. Chaboud
- Hypnose et recherche. A. Vanhaudenhuyse et M.-E. Faymonville
- Rééducation et hypnose. V. Monfort
- La présence. M. Galy
- Blessures de tennis. V. Dasle
- La douleur chronique. B. Dubos
- Mon banal de la douleur. A. Bioy
- Communication thérapeutique. E. Boselli
- Éditorial : P. Houssel
- Césarienne naturelle. F. Bernard
- Gant analgésique. X. Paqueron
- L’hypnose périopératoire. F. Roelants et C. Watremez
- Soins dentaires chez l’enfant. C. Martin
- Curiethérapie. E. Rigal
- Hypnose et anesthésie. F. Hamon
- Une conteuse au bloc opératoire. A. Khaled
- Aux Urgences. N. Guler et S. Weber
- Pédiatrie, dans un bloc opératoire. M. Marchal
Pour acheter ce numéro de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves à l’unité, ou vous abonner, cliquez ici
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- Fibromyalgie. A. Vallée
- Douleurs traumatiques. G. Chaboud
- Hypnose et recherche. A. Vanhaudenhuyse et M.-E. Faymonville
- Rééducation et hypnose. V. Monfort
- La présence. M. Galy
- Blessures de tennis. V. Dasle
- La douleur chronique. B. Dubos
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- Gant analgésique. X. Paqueron
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- Curiethérapie. E. Rigal
- Hypnose et anesthésie. F. Hamon
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