Chères lectrices, chers lecteurs,
Au moment où j’écris ces lignes nous voici dans une période inédite de vie : le confinement. Le confinement aura peut-être été levé lorsque vous recevrez ce numéro de votre Revue. De ce fait, nous tous sommes naturellement traversés par des émotions d’angoisse, de peurs, de colère ou de tristesse… Les émotions, comme vous le savez, permettent à nos corps de trouver les ressources pour s’adapter à des situations nouvelles. Ce en quoi les émotions sont différentes des sentiments. Les émotions dont la racine latine est « movere » mettent l’être en mouvement, de façon à permettre à chacun la meilleure adaptation possible aux situations qui sont là. Les émotions sont liées à nos instincts de survie.
Il s’agit donc d’habiter l’émotion, de la laisser nous traverser, nous transformer pour faire de nous un être avec un plus... le plus est ce qui aura émergé de ces traversées pour nous permettre les adaptations à ces situations inédites. Le sentiment lui est post-émotion. Le sentiment est ce que l’on ressent après « le passage » dans une situation. Si les sentiments sont ressentis, ils sont pensés, pensables et partageables. Là, dans nos environnements de vie, tout est différent, tout est modifié : le silence, la vie de la ruche des villes arrêtées, les espaces entre les personnes modifiés, le confinement qui impose des limites, des espaces à vivre autrement.
Dans un monde de plus en plus mondialisé, l’individu est un « dividu » disait un de nos amis philosophes, Aristide Nerrière : un résidu, il n’y a plus dans le mot individu le « un » ou de « in ». La fragilité de nos existences est là, palpable. Lorsque nous voyons dans les rues des personnes démunies, nous nous détournons, avec la peur enfouie que oui cela pourrait nous arriver, si vite. Perdre son emploi, perdre pied, perdre la raison, se retrouver sans rien, sans lien. Isolé, perdu au milieu de tous. Perdu, seul, sale, face à des fragilités. Cette crise nous rappelle nos fragilités. Nous sommes des êtres non « supérieurs » mais des êtres fragiles.
Cette crise nous permet de redécouvrir notre lien aux autres, à la nature. Nous touchons aussi notre finitude : notre mortalité et notre fragilité. Tous égaux face à cette réalité de la menace présente de façon constante et sournoise, la présence de ce virus invisible et qui pourtant est réalité. Certainement avez-vous utilisé ou utilisez- vous encore cette occasion pour réfléchir à nos vies, revenir à l’essentiel ? C’est en tout cas une excellente occasion d’avoir une autre relation au temps, de nous consacrer à ce qui est essentiel, possible, occasionnel, et aussi une opportunité de lire. Une occasion également de retrouver la sacralité des métiers du soin. Ces temps actuels nous conduisent à un retour aux valeurs essentielles : la santé, l’attention aux autres et à la nature, l’éducation.
Notre artiste Serge Nouchi, que l’on découvre en « une », sait mettre des couleurs dans nos présents. Présent dans les deux sens, à savoir : l’aujourd’hui et le cadeau. Dans ce numéro, vous saurez vous régaler d’articles, de découvertes. Vous pourrez lire notamment un article d’Olivier de Palézieux que nous avions omis de faire paraître dans le dossier thématique sur la méditation du numéro précédent. Que l’auteur veuille bien nous en excuser. Vous retrouvez les rubriques avec une petite nouvelle : « Culture Monde ». Cette rubrique va nous faire voyager hors de nos espaces confinés, elle nous amènera à examiner d’autres façons d’aborder les soins ici et là. Nous débutons par l’Afrique.
Dans le prochain numéro de votre Revue : un texte important en cours d’élaboration par la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves : le Livre blanc. Et vous pouvez d’ores et déjà noter dans vos agendas que le 4e colloque annuel de la Revue se déroulera le dimanche 6 décembre à Paris, sur le thème « Peurs, paniques et phobies ».
Bonne lecture !
Au moment où j’écris ces lignes nous voici dans une période inédite de vie : le confinement. Le confinement aura peut-être été levé lorsque vous recevrez ce numéro de votre Revue. De ce fait, nous tous sommes naturellement traversés par des émotions d’angoisse, de peurs, de colère ou de tristesse… Les émotions, comme vous le savez, permettent à nos corps de trouver les ressources pour s’adapter à des situations nouvelles. Ce en quoi les émotions sont différentes des sentiments. Les émotions dont la racine latine est « movere » mettent l’être en mouvement, de façon à permettre à chacun la meilleure adaptation possible aux situations qui sont là. Les émotions sont liées à nos instincts de survie.
Il s’agit donc d’habiter l’émotion, de la laisser nous traverser, nous transformer pour faire de nous un être avec un plus... le plus est ce qui aura émergé de ces traversées pour nous permettre les adaptations à ces situations inédites. Le sentiment lui est post-émotion. Le sentiment est ce que l’on ressent après « le passage » dans une situation. Si les sentiments sont ressentis, ils sont pensés, pensables et partageables. Là, dans nos environnements de vie, tout est différent, tout est modifié : le silence, la vie de la ruche des villes arrêtées, les espaces entre les personnes modifiés, le confinement qui impose des limites, des espaces à vivre autrement.
Dans un monde de plus en plus mondialisé, l’individu est un « dividu » disait un de nos amis philosophes, Aristide Nerrière : un résidu, il n’y a plus dans le mot individu le « un » ou de « in ». La fragilité de nos existences est là, palpable. Lorsque nous voyons dans les rues des personnes démunies, nous nous détournons, avec la peur enfouie que oui cela pourrait nous arriver, si vite. Perdre son emploi, perdre pied, perdre la raison, se retrouver sans rien, sans lien. Isolé, perdu au milieu de tous. Perdu, seul, sale, face à des fragilités. Cette crise nous rappelle nos fragilités. Nous sommes des êtres non « supérieurs » mais des êtres fragiles.
Cette crise nous permet de redécouvrir notre lien aux autres, à la nature. Nous touchons aussi notre finitude : notre mortalité et notre fragilité. Tous égaux face à cette réalité de la menace présente de façon constante et sournoise, la présence de ce virus invisible et qui pourtant est réalité. Certainement avez-vous utilisé ou utilisez- vous encore cette occasion pour réfléchir à nos vies, revenir à l’essentiel ? C’est en tout cas une excellente occasion d’avoir une autre relation au temps, de nous consacrer à ce qui est essentiel, possible, occasionnel, et aussi une opportunité de lire. Une occasion également de retrouver la sacralité des métiers du soin. Ces temps actuels nous conduisent à un retour aux valeurs essentielles : la santé, l’attention aux autres et à la nature, l’éducation.
Notre artiste Serge Nouchi, que l’on découvre en « une », sait mettre des couleurs dans nos présents. Présent dans les deux sens, à savoir : l’aujourd’hui et le cadeau. Dans ce numéro, vous saurez vous régaler d’articles, de découvertes. Vous pourrez lire notamment un article d’Olivier de Palézieux que nous avions omis de faire paraître dans le dossier thématique sur la méditation du numéro précédent. Que l’auteur veuille bien nous en excuser. Vous retrouvez les rubriques avec une petite nouvelle : « Culture Monde ». Cette rubrique va nous faire voyager hors de nos espaces confinés, elle nous amènera à examiner d’autres façons d’aborder les soins ici et là. Nous débutons par l’Afrique.
Dans le prochain numéro de votre Revue : un texte important en cours d’élaboration par la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves : le Livre blanc. Et vous pouvez d’ores et déjà noter dans vos agendas que le 4e colloque annuel de la Revue se déroulera le dimanche 6 décembre à Paris, sur le thème « Peurs, paniques et phobies ».
Bonne lecture !
SOPHIE COHEN Psychologue, pratique l’hypnose depuis plus de vingt ans. Intervenante dans de nombreux instituts en France et en Suisse. Rédactrice en chef de la revue « HYPNOSE & Thérapies Brèves ».
Revue Hypnose & Thérapies brèves n°57 version Papier
Achat du numéro 57 de la revue Hypnose & Thérapies Brèves en version papier
Prix TTC, frais de livraison compris pour la France métropolitaine.
Les frais de port seront ajustés automatiquement au cours de la commande pour tout achat hors France métropolitaine.
Lorsque la Version papier de ce numéro sera épuisée, la version PDF sera fournie à la place
N°57 Mai/Juin/Juillet 2020
- ÉDITORIAL : « Trouver une certaine sacralité de l’autre, humain et non-humain. » Aurélien Barrau. S. COHEN
- LA « BROSSOSPHÈRE ». G. BROSSEAU et A. FORTIN
- THÉRAPIES BRÈVES. W. MARTINEAU
- QI GONG ET HYPNOSE M. SÉJOURNÉ
- MÉDITATION ET HYPNOSE O. DE PALÉZIEUX
ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Adolescent mutique. S. COPEAU
- La lévitation en douleur chronique. A. BOUZINAC
DOSSIER : SE SENTIR VIDE
- Éditorial. D. VERGRIETE
- Vide, phobie et transe ordinaire J. BETBÈZE
- Creuser le vide S. LE PELLETIER-BEAUFOND
- Les vides. D. MEGGLÉ
- Vide et addictions. D. VERGRIETE
- QUI PROQUO, MALENTENDU ET. . .« Tout a une fin ! » S. COLOMBO, MUHUC
- Couvade en pays Dendi. C. LELOUTRE-GUIBERT
- Les Grands Entretiens: Elvira Lang. G. FITOUSSI
Livres en Bouche: H. BENSOUSSAN, C. GUILLOUX, L. BILLY, S. COHEN
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N°57 Mai/Juin/Juillet 2020
- ÉDITORIAL : « Trouver une certaine sacralité de l’autre, humain et non-humain. » Aurélien Barrau. S. COHEN
- LA « BROSSOSPHÈRE ». G. BROSSEAU et A. FORTIN
- THÉRAPIES BRÈVES. W. MARTINEAU
- QI GONG ET HYPNOSE M. SÉJOURNÉ
- MÉDITATION ET HYPNOSE O. DE PALÉZIEUX
ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Adolescent mutique. S. COPEAU
- La lévitation en douleur chronique. A. BOUZINAC
DOSSIER : SE SENTIR VIDE
- Éditorial. D. VERGRIETE
- Vide, phobie et transe ordinaire J. BETBÈZE
- Creuser le vide S. LE PELLETIER-BEAUFOND
- Les vides. D. MEGGLÉ
- Vide et addictions. D. VERGRIETE
- QUI PROQUO, MALENTENDU ET. . .« Tout a une fin ! » S. COLOMBO, MUHUC
- Couvade en pays Dendi. C. LELOUTRE-GUIBERT
- Les Grands Entretiens: Elvira Lang. G. FITOUSSI
Livres en Bouche: H. BENSOUSSAN, C. GUILLOUX, L. BILLY, S. COHEN