J’espère que vous allez bien. Cette pé- riode a impacté nos valeurs et comportements. Pour tous, la valeur santé est redevenue une priorité. Cette priorité reléguée, nos mondes modernes tournant les personnes davantage vers le futur et la consommation. De ce fait, créant les phénomènes dissociatifs.
Cette période de confinement a questionné à plusieurs niveaux : notre habitat, nos activités, le sens de nos vies, notre cohérence intérieure plus largement. Elle a conduit nombre de personnes à faire évoluer leurs pratiques professionnelles. Les professionnels de santé au sens large avec les consultations en visio lorsque les patients en avaient besoin. Ces consultations en visio ont certainement leurs limites et je pense particulièrement aux médecins généralistes et spécialistes dont les auscultations et les palpations n’ont pu être réalisées, les diagnostics faits sur la « simple » base de l’examen de dossiers, avec le risque « d’oubli » qu’il s’agit d’une personne.
Pour ce qui est de la psy au sens large, psychologues, psychiatres et psychothérapeutes, nombre de collègues qui ont pratiqué de cette façon ont été surpris de l’efficacité. Même si au début nous ressentions une grande fatigue. Le manque de contact physique avec nos patients et la nécessité de nous adapter à ces pratiques nouvelles : prise en compte des indices minimaux autrement, la pratique de l’hypnose pour diverses raisons se révélait paradoxalement plus simple, facilitée même. Est-ce parce que lorsque les conditions d’habitat des patients le permettaient, les personnes chez elles étaient dans un environnement qui les rassurait ? Etait-ce parce que les personnes qui nous ont consultés le faisaient parce que c’était nécessaire et impérieux, leur motivation étant alors accrue ?
Pour les pratiques professionnelles au sens large, il y aura un avant et un après Covid et confinement. Que penser de l’après sur le plan de la santé mentale ? Si pendant ces périodes des traumatismes ont pu naître du fait de nombreuses raisons : isolement, peur de l’avenir, de la mort, traumatismes anciens refaisant surface, troubles anxieux exacerbés, impossibilité d’accompagner nos morts lors des cérémonies rituelles habituelles. Il y a encore des personnes qui ne se déconfinent pas et ce à tous les âges. La peur sera encore bien au centre des mois à venir. Il y a aussi la peur de l’autre, la distanciation sociale et le port du masque. Si les yeux parlent, qui parle derrière le masque ? Il manque à la communication ordinaire nombre d’indices Vous lirez ces articles qui vont vous nourrir dans vos réflexions et pratiques. Il est en effet nécessaire de se sentir « armés ». Dans ce numéro, nous accueillons des auteurs remarquables, certains ont une plume plus « habituelle » que d’autres. J’ai le plaisir d’accueillir dans la Revue Marc-Alain Ouaknin, grand intellectuel qui nous ouvre des portes incroyables à nos pratiques. Je vous recommande vive- ment la lecture de ses ouvrages.
Nous recevons également David Le Breton, sociologue qui nous invite également à ouvrir grand nos perspectives sociologiques.
Pour faire face à ce que nous aurons à traiter dans les mois et les années à venir, que penser de l’impact de cette expérience pour les enfants et adolescents ? C’est-à- dire pour les générations à venir ? Certains aiment ne pas aller à l’école et préfèrent rester chez eux. Quid de la sociabilité, de l’amour chez les ados « à distance » ? Pour certains les contacts sociaux leur ont manqué. Pour d’autres, l’expérience de rester chez eux aura resserré les liens familiaux, pour d’autres encore cette période aura été la porte ouverte à l’explosion de violences.
Nous n’en avons certainement pas terminé de mesurer l’impact de cette période de confinement et de pandémie mondiale.
J’ai le plaisir enfin de vous annoncer que Julien Betbèze, grand connaisseur de l’hypnose et des thérapies brèves, prend ma suite à compter du prochain numéro, le n° 59, que vous recevrez en novembre prochain. Pour ma part, je poursuis ma collaboration à « Hypnose & Thérapies brèves » en qualité de directrice de l’iconographie.
Tous mes souhaits de réussite accompagnent Julien !
Cette période de confinement a questionné à plusieurs niveaux : notre habitat, nos activités, le sens de nos vies, notre cohérence intérieure plus largement. Elle a conduit nombre de personnes à faire évoluer leurs pratiques professionnelles. Les professionnels de santé au sens large avec les consultations en visio lorsque les patients en avaient besoin. Ces consultations en visio ont certainement leurs limites et je pense particulièrement aux médecins généralistes et spécialistes dont les auscultations et les palpations n’ont pu être réalisées, les diagnostics faits sur la « simple » base de l’examen de dossiers, avec le risque « d’oubli » qu’il s’agit d’une personne.
Pour ce qui est de la psy au sens large, psychologues, psychiatres et psychothérapeutes, nombre de collègues qui ont pratiqué de cette façon ont été surpris de l’efficacité. Même si au début nous ressentions une grande fatigue. Le manque de contact physique avec nos patients et la nécessité de nous adapter à ces pratiques nouvelles : prise en compte des indices minimaux autrement, la pratique de l’hypnose pour diverses raisons se révélait paradoxalement plus simple, facilitée même. Est-ce parce que lorsque les conditions d’habitat des patients le permettaient, les personnes chez elles étaient dans un environnement qui les rassurait ? Etait-ce parce que les personnes qui nous ont consultés le faisaient parce que c’était nécessaire et impérieux, leur motivation étant alors accrue ?
Pour les pratiques professionnelles au sens large, il y aura un avant et un après Covid et confinement. Que penser de l’après sur le plan de la santé mentale ? Si pendant ces périodes des traumatismes ont pu naître du fait de nombreuses raisons : isolement, peur de l’avenir, de la mort, traumatismes anciens refaisant surface, troubles anxieux exacerbés, impossibilité d’accompagner nos morts lors des cérémonies rituelles habituelles. Il y a encore des personnes qui ne se déconfinent pas et ce à tous les âges. La peur sera encore bien au centre des mois à venir. Il y a aussi la peur de l’autre, la distanciation sociale et le port du masque. Si les yeux parlent, qui parle derrière le masque ? Il manque à la communication ordinaire nombre d’indices Vous lirez ces articles qui vont vous nourrir dans vos réflexions et pratiques. Il est en effet nécessaire de se sentir « armés ». Dans ce numéro, nous accueillons des auteurs remarquables, certains ont une plume plus « habituelle » que d’autres. J’ai le plaisir d’accueillir dans la Revue Marc-Alain Ouaknin, grand intellectuel qui nous ouvre des portes incroyables à nos pratiques. Je vous recommande vive- ment la lecture de ses ouvrages.
Nous recevons également David Le Breton, sociologue qui nous invite également à ouvrir grand nos perspectives sociologiques.
Pour faire face à ce que nous aurons à traiter dans les mois et les années à venir, que penser de l’impact de cette expérience pour les enfants et adolescents ? C’est-à- dire pour les générations à venir ? Certains aiment ne pas aller à l’école et préfèrent rester chez eux. Quid de la sociabilité, de l’amour chez les ados « à distance » ? Pour certains les contacts sociaux leur ont manqué. Pour d’autres, l’expérience de rester chez eux aura resserré les liens familiaux, pour d’autres encore cette période aura été la porte ouverte à l’explosion de violences.
Nous n’en avons certainement pas terminé de mesurer l’impact de cette période de confinement et de pandémie mondiale.
J’ai le plaisir enfin de vous annoncer que Julien Betbèze, grand connaisseur de l’hypnose et des thérapies brèves, prend ma suite à compter du prochain numéro, le n° 59, que vous recevrez en novembre prochain. Pour ma part, je poursuis ma collaboration à « Hypnose & Thérapies brèves » en qualité de directrice de l’iconographie.
Tous mes souhaits de réussite accompagnent Julien !
SOPHIE COHEN Psychologue, pratique l’hypnose depuis plus de vingt ans. Intervenante dans de nombreux instituts en France et en Suisse. Rédactrice en chef de la revue « HYPNOSE & Thérapies Brèves ».
JULIEN BETBÈZE Nouveau rédacteur en chef de la revue « HYPNOSE & Thérapies brèves ».
Pour lire la suite
N°58 : août/septembre/octobre – Parution le 31 juillet
Dossier : crise et après-crise
Le dossier de ce n°58 est consacré aux conséquences de la crise sanitaire sur les patients et aux pratiques thérapeutiques qui en découlent.
- Edito : Sophie Cohen
- On ne saurait se passer des étoiles. Marc-Alain Ouaknin, philosophe
- Leçon d’un confinement. David Le Breton, sociologue
- L’angoisse de mort. Véronique Cohier-Rahban, psychothérapeute
Espace Douleur Douceur
- Modifier nos pratiques thérapeutiques ? Henri Bensoussan, médecin hypnothérapeute
- Une bulle d’oxygène. Au centre hospitalier de Bligny. Agathe Delignières, psychologue
- L’expérience sécure. Développement du « lieu sûr ». Arnaud Zeman, Hypnothérapeute
Dossier « Crise et après crise »
Edito : Sophie Cohen
- La tulipe et le saule pleureur. Un conte de Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute
- 17 jours dans les griffes du Covid-19. Un témoignage d’Olivier Debas, médecin urgentiste, touché par la maladie.
- Ecrire pour sortir du problème. Vania Torres-Lacaze, Guillaume Delannoy, Annick Toussaint responsables de l’IGB
- Confinement : corps, émotions et représentations psychiques. Bruno Dubos
- Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « période bousculée ». Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed (alias Muhuc)
- Les champs du possible : Connaître de l’Autre, Soi-même. Adrian Chaboche, spécialiste en médecine générale et globale
- Culture monde : Chamanisme chez les indiens Shipibos-Conibos. Jean-Marc Boyer, psychopraticien
- Les grands entretiens. Réglementer la pratique de l’hypnose. Entretien avec Gérard Fitoussi, président de la CFHTB
- Livres en bouche
- Ouvrages de David Le Breton
Dossier : crise et après-crise
Le dossier de ce n°58 est consacré aux conséquences de la crise sanitaire sur les patients et aux pratiques thérapeutiques qui en découlent.
- Edito : Sophie Cohen
- On ne saurait se passer des étoiles. Marc-Alain Ouaknin, philosophe
- Leçon d’un confinement. David Le Breton, sociologue
- L’angoisse de mort. Véronique Cohier-Rahban, psychothérapeute
Espace Douleur Douceur
- Modifier nos pratiques thérapeutiques ? Henri Bensoussan, médecin hypnothérapeute
- Une bulle d’oxygène. Au centre hospitalier de Bligny. Agathe Delignières, psychologue
- L’expérience sécure. Développement du « lieu sûr ». Arnaud Zeman, Hypnothérapeute
Dossier « Crise et après crise »
Edito : Sophie Cohen
- La tulipe et le saule pleureur. Un conte de Jean-Marc Benhaiem, médecin hypnothérapeute
- 17 jours dans les griffes du Covid-19. Un témoignage d’Olivier Debas, médecin urgentiste, touché par la maladie.
- Ecrire pour sortir du problème. Vania Torres-Lacaze, Guillaume Delannoy, Annick Toussaint responsables de l’IGB
- Confinement : corps, émotions et représentations psychiques. Bruno Dubos
- Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : « période bousculée ». Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed (alias Muhuc)
- Les champs du possible : Connaître de l’Autre, Soi-même. Adrian Chaboche, spécialiste en médecine générale et globale
- Culture monde : Chamanisme chez les indiens Shipibos-Conibos. Jean-Marc Boyer, psychopraticien
- Les grands entretiens. Réglementer la pratique de l’hypnose. Entretien avec Gérard Fitoussi, président de la CFHTB
- Livres en bouche
- Ouvrages de David Le Breton