L’hypnose et ses inductions.


Définir l'hypnose procède d'une observation des circonstances dans lesquelles elle survient, et d'un savoir sur ce qu'ont pu en dire celles et ceux qui en ont parlé jadis : écrivains et poètes...

Par Yves HALFON – Professeur à l’ Ecole de Sages-femmes de Rouen. Hypnose Ericksonienne. Psychologue clinicien. Président de l’Institut Milton H. Erickson de Normandie. Président de l’Association Francophone d’Hypnose Dentaire à Paris.



L’hypnose

L’hypnose a vu son statut constamment fluctuer au cours du siècle.

Totalement oubliée ou méprisée à certains moments, l’hypnose a été très en vogue à d’autres moments. Actuellement, elle est de retour dans nos techniques de soin.

C’est la prise en compte par le médecin ou le psychologue d’états de conscience tout à fait naturels, qui vont des états de concentration, d’attention maximum à des moments de rêveries, en passant par la relaxation.

On parle de transe naturelle : état particulier de conscience, caractérisé par une réduction de la sensibilité aux stimulations, une altération ou même une perte transitoire de contact avec le milieu extérieur, la substitution de comportements automatiques à une activité volontaire et une fréquente exaltation avec euphorie donnant au sujet l’impression qu’il est transporté hors de lui-même et du monde réel.

On peut donc obtenir un champ d’attention limité sans rien connaître de l’interlocuteur, uniquement en décrivant des états de transes somnambuliques qui se produisent de façon naturelle dans notre culture.

Que se passe-t-il si on parle des sensations ressenties pendant un long trajet en voiture ? De cette manière on n’émet pas directement la suggestion d’entrer en transe, on parle tout simplement d’une situation dans notre culture où des états de transe se produisent spontanément.

Par exemple : « Je suis en voiture, je conduis prudemment sur une route habituelle, qui mène chez moi… et pendant le trajet… peut-être, la monotonie de la route… peut-être l’habitude du parcours… produit une sorte de comportement automatique… et inconscient… » Et c’est tout à fait comme une autre situation que beaucoup d’étudiants ont vécue… celle d’assister à une conférence… où leur présence est obligatoire… et où l’orateur… n’est pas particulièrement passionnant… c’est quelqu’un qui parle sur un ton… et d’une manière… qui engendrent plutôt l’ennui… et ce qu’il dit… ne stimule pas l’attention… Et dans ce type de situation… nous remarquons que notre esprit a tendance à s’évader… vers d’autres endroits… à d’autres moments… qui sont moins ennuyeux… et plus stimulants… Ou de marcher dans une forêt… Un jour tranquille…

Ces trois situations ont en commun leur répétition et leur monotonie et elles proposent la détente, la solitude, la sérénité. C’est donc une manière naturelle et discrète de guider quelqu’un, depuis l’état de conscience où il se trouve, vers un état modifié.

Des écrivains comme Lamartine et Jean-Jacques Rousseau, entre autres, ont très bien écrit sur la transe hypnotique naturelle.

Lamartine : « Comme un enfant bercé par un chant monotone, Mon âme s’assoupit au murmure des eaux. »

Jean-Jacques Rousseau : « J’allais, quand le soir approchait, volontiers m’asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là, le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute agitation, la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait. Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles, frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie suspendait en moi et suffisaient à me faire sentir mon existence sans prendre la peur de penser. »

Beaucoup de créateurs expriment qu’ils rentrent dans une transe hypnotique naturelle, pour trouver la solution, l’inspiration. Ray Bradbury :

« Je me réveille, et ma muse, que je surnomme mon démon passionné, me sermonne sur ce que je dois faire chaque matin ; eh oui ! Même le dimanche ! J’appelle cela mon théâtre du matin, un moment ni éveillé, ni endormi où les métaphores se bousculent dans ma tête et deviennent des histoires. Je me réveille toujours avec plein d’idées. »

Pratiquement tout le monde entre en transe dans un ascenseur. Les gens regardent les chiffres des étages, leurs pupilles se dilatent et s’immobilisent. Dans un ascenseur les seuls endroits qu’ils soient culturellement convenables de regarder ce sont les chiffres des étages, les murs ou bien le sol.

On peut donc définir l’hypnose aujourd’hui comme l’étude et l’utilisation d’états de conscience tout à fait habituels chez l’homme, en voici quelques exemples :

- Contextes naturels positifs ou neutres : des états de concentration, d’attention maximum à des moments de rêveries, en passant par la relaxation. Ils ont été largement décrits plus haut.

- Contextes anxiogènes et/ou traumatiques : certaines situations de stress à des situations dramatiques. Certaines situations extrêmes, comme un accident du travail ou de la circulation, un viol, etc., peuvent amener des états de conscience que l’on pourrait dire hypnotiques.

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“ C'est un numéro double de 196 pages.
““Thème : “Hypnotiser: techniques d'induction"

Hypnotiser, c’est « induire » la transe pour permettre la thérapie qui va suivre. L’hypnotisation et le travail thérapeutique sont bien deux temps séparés. Certains patients souhaitent inconsciemment la transe parce qu’ils savent en avoir besoin, mais leur esprit conscient s’y oppose. Ils vivent un conflit aigu entre leurs deux esprits. C’est notamment à ce type de sujets que s’adressent les techniques éricksoniennes de choc et de surprise, de confusion et de doubles liens. Grâce à elles, la transe apparaît rapidement.

Ce hors-série n°9 traite des multiples techniques qui permettent l’entrée en hypnose. Ses auteurs sont des hypnothérapeutes expérimentés : Yves Halfon, psychologue clinicien, Dominique Megglé, psychiatre, Thierry Servillat, psychiatre, Luc Farcy, psychiatre, Gaston Brosseau, psychologue, Delphine Provost, médecin anesthésiste, Christine Guilloux, psychothérapeute, Jean-Pierre Courtial, chercheur en psychologie, Pierre-Henri Garnier, psychologue clinicien, Laurent Gross, psychothérapeute, Isabelle Ignace, psychologue clinicienne, Kenton Kaiser, chirurgien dentiste, Xavier Penin, docteur en chirurgie dentaire, Francis Gajan, médecin généraliste.

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Rédigé le 10/08/2018 à 11:56 | Lu 311 fois | 0 commentaire(s) modifié le 10/08/2018




- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au CHTIP Collège Hypnose Thérapies… En savoir plus sur cet auteur
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