Hommage à D. Michaux. Un grand monsieur de l’hypnose.


Sophie COHEN.



Lorsque j’ai appris le décès de Didier, j’ai été saisie d’une grande tristesse. Didier faisait partie de ces figures que l’on croit immuables. Il est vrai qu’il a eu le désir de se retirer, ce qu’il a réalisé il y a peu finalement. Je me souviens de ma première rencontre avec lui. Je l’avais contacté dans le cadre de ses activités de créateur et dirigeant d’un institut de formation à l’hypnose, car je souhaitais poursuivre l’enseignement de l’hypnose. Nous avons eu un long entretien où nous parlions hypnose mais également de bien d’autres sujets. Lorsqu’il m’a décrit son parcours, j’ai été très admirative. Il a travaillé avec le professeur Ernest Hilgard aux Etats-Unis et a fait une thèse de doctorat sur les aspects cliniques et expérimentaux en hypnose. Il a également travaillé avec Léon Chertok, autre très grand nom de l’hypnose. Il a défendu l’hypnose et participé à sa réhabilitation en France. Il a créé l’Institut Français d’Hypnose et racontait cela avec l’immense modestie qui le caractérisait. C’est cette écoute très particulière et profonde alliée à une grande modestie qui m’a toujours plu dans la personne de Didier Michaux. Il avait toujours l’art d’écouter, de comprendre puis de proposer un angle de vue avec une grande douceur et une impressionnante tranquillité. C’était un chercheur, comme il se plaisait à le dire. De ce fait, il a écrit de nombreux ouvrages, participé à l’écriture d’une kyrielle de chapitres et articles. Il avait toujours cette élocution tranquille teintée d’un accent chaleureux, une voix douce. Je pense qu’il aura marqué nombre d’entre nous, professionnels de santé formés à l’hypnose.

Gérard Fitoussi lui a consacré un grand entretien dans le numéro 55 de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». C’est avec une grande émotion et un profond respect que j’écris ces quelques lignes. Et je vous invite à vous reporter à l’article consacré à Didier Michaux dans le numéro 55 de la Revue pour en apprendre davantage sur son parcours.

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N°67 : Novembre / Décembre 2022 / Janvier 2023

- Dans un très beau texte, drôle et subtil, Virginie Lagrée rend hommage à la créativité et à l’éthique des familles d’accueil thérapeutique adultes. Elle nous montre, à partir de nombreux exemples, toutes les stratégies développées par ces familles, en lien avec une fine observation des relations tissées au fil de la vie quotidienne. Connaissant bien la pratique de l’accueil familial, devant la qualité de la prise en charge de tous ces patients, pour la plupart psychotiques, on peut s’étonner du peu de services de cette nature dans la psychiatrie publique. Un joli moment d’émotion et de réflexion sur la capacité de chacun à faire confiance à son inconscient.

- Julien Betbèze : Edito : Didier Michaux, chercheur et passeur de l’hypnose

- Quel plaisir d’accueillir dans ce n°67 la réflexion de Dominique Megglé sur la manière de comprendre la psychopathologie à partir de l’hypnose. Il décrit dans les peurs névrotiques le rôle majeur de la peur de l’oubli, de la peur de la nouveauté, et le rôle de l’hypnose profonde pour les traverser. Il souligne l’importance de la ratification et de la qualité relationnelle et développe une hypnopathologie passionnante sur la compréhension de ces différents troubles psychiatriques.

- Michel Ruel nous fait part de son expérience sur le travail avec les endeuillés. Il souligne l’inventivité des hypnothérapeutes français pour retrouver un lien avec les personnes disparues, lien indispensable pour faire un travail de deuil et favoriser un nouveau départ.

- Bogdan Pavlovici nous fait découvrir une approche novatrice en pédopsychiatrie pour rentrer en contact et faire lien avec tous ces enfants réticents qui peinent à s’investir dans une dynamique de soins. A travers l’histoire de Nicolas, 9 ans, il décrit le rôle de la transe hypnotique dans l’écriture des lettres envoyées par le thérapeute, et leur effet thérapeutique en retour chez l’enfant et sa famille.

En couverture : Lisa Bellavoine : Créer le regard

Espace Douleur douceur
. Gérard Ostermann : Edito : Les arbres de l’infinie douleur
. Dans « Douleur d’amputation », Véronique Betbèze détaille les deux séances d’hypnose qui lui ont permis de remettre en mouvement un patient amputé.
. Magali Farrugia nous explique comment l’hypnose peut compléter l’accompagnement d’une patiente en soins palliatifs et détaille les séances avec une patiente atteinte d’un cancer de l’estomac. Un chemin vers les étoiles.
- David Ogez et Maryse Aubin nous invitent à pratiquer l’autohypnose. A travers le récit de Maryse, patiente en clinique de gestion de la douleur au Québec, nous apprenons comment un programme d’entraînement à l’autohypnose qui vise à réduire les douleurs chroniques des patients et réduire la prise en charge de médication opioïde est mis en place.
. Un hommage à Didier Michaud, chercheur et passeur de l’hypnose qui vient de nous quitter. Isabelle Ignace, Yves Halfon, Jean-Marc Benhaiem, Brigitte Lutz, François Thioly, Gaston Brosseau, Sophie Cohen.

Rubriques :
. Quiproquo : Stefano Colombo et Mohand Chérif Si Ahmed : Le deuil

Culture du monde :
. Nicolas D’Inca : Se libérer du paradoxe – Du zen à l’école de Palo Alto
. Bonjour et après : Sophie Cohen : Le poids du couple… gagner en légèreté

Les grands entretiens : Rubin Battino interviewé par Gérard Fitoussi

Crédit Photos © Lise Bellavoine



Rédigé le 18/08/2023 à 22:19 | Lu 6673 fois | 0 commentaire(s) modifié le 18/08/2023




- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au CHTIP Collège Hypnose Thérapies… En savoir plus sur cet auteur
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