Ce Hors-Série nous a paru évident pour deux raisons essentiellement : d’une part la popularité de la dimension éricksonienne de l’hypnose contemporaine ; et d’autre part, paradoxalement, le risque de son affadissement.
Comme si après la découverte de l’état hypnotique en tant qu’état physiologique en 1889, il n’était plus nécessaire de se soucier de l’hypnose.
Comme si maintenant l’hypnose éricksonienne, après avoir contribué à légitimer l’usage de l’hypnose, en devenait une forme édulcorée, moins spectaculaire, facile d’emploi et accessible au tout venant.
Comme si après cette véritable révolution copernicienne, ce changement de repères, les choses allaient de soi. Et confondre richesse subtile avec rapidité de mise en œuvre.
Erickson était un clinicien savant, attentif et expérimenté. Aux connaissances classiques, il ajoutait ses observations et trouvait des raccourcis saisissants. Notre époque friande de recettes et de procédés prêts à l’emploi cherche des techniques reproductibles pour optimiser et rentabiliser. Bien sûr, pour des situations d’urgence où la réactivité est vitale, un tel savoir-faire est indispensable, mais en dehors de ces crises, ne se contenter que de la dimension instantanée du temps revient à s’amputer de possibilités de toute première importance.
Cinquante ans de pratique clinique démontrent la progressivité et l’évolution du travail d’Erickson qui s’inscrit à une époque donnée dans un contexte culturel précis. Tout l’intérêt d’Erickson et toute sa difficulté reposent sur la sophistication de son approche, cachée par la simplicité de ses synthèses thérapeutiques fondées sur un sens de l’observation exceptionnel. Son originalité est aussi dans la capacité à traiter des cas uniques qui sortent du cadre conventionnel, et d’en tirer des applications plus générales. Un renversement. Souvent.
Difficile de le suivre, comédien malin, metteur en scène habile, Erickson déroute ses interlocuteurs, patients ou élèves. Ses histoires charment et intriguent autant qu’elles agissent presque mystérieusement ce qui en fera, aussi, un « guérisseur »…
Un livre récent en témoigne. Plus que d’outils transmissibles qui existent, nombreux et souvent difficiles à manier, c’est sa démarche qui impressionne. Une aptitude remarquable à tenir compte du contexte. C’est en cela que son enseignement est toujours vivant, nul dogme, nulle vérité ne viennent en rigidifier son essor.
Plus de trente ans après sa disparition, son œuvre suscite encore des travaux qui stimulent le style ou la personnalité de thérapeutes très différents ; et plus encore, Erickson a montré comment l’approche hypnotique est compatible avec toutes les formes de thérapie. Loin de faire de l’hypnose quelque chose d’à part, il en a démontré l’universalité ! Ses métaphores puisaient leur efficience dans leur naturelle évidence et son goût pour le jardinage, particulièrement pour les cactées, indique à quel point le monde végétal était pour lui une ressource.
Comme si l’hypnose était un jardin étonnant où toutes les saisons coexistent en même temps. Comme si l’hypnose était un jardin surprenant où toutes les espèces végétales se côtoient en un même lieu.
Comme si l’hypnose était un jardin remarquable où apprendre à vivre mieux. Et aussi, suprême paradoxe : être en éveil pour ne laisser à personne la possibilité de te faire croire ce dont il faut douter !
Comme si après la découverte de l’état hypnotique en tant qu’état physiologique en 1889, il n’était plus nécessaire de se soucier de l’hypnose.
Comme si maintenant l’hypnose éricksonienne, après avoir contribué à légitimer l’usage de l’hypnose, en devenait une forme édulcorée, moins spectaculaire, facile d’emploi et accessible au tout venant.
Comme si après cette véritable révolution copernicienne, ce changement de repères, les choses allaient de soi. Et confondre richesse subtile avec rapidité de mise en œuvre.
Erickson était un clinicien savant, attentif et expérimenté. Aux connaissances classiques, il ajoutait ses observations et trouvait des raccourcis saisissants. Notre époque friande de recettes et de procédés prêts à l’emploi cherche des techniques reproductibles pour optimiser et rentabiliser. Bien sûr, pour des situations d’urgence où la réactivité est vitale, un tel savoir-faire est indispensable, mais en dehors de ces crises, ne se contenter que de la dimension instantanée du temps revient à s’amputer de possibilités de toute première importance.
Cinquante ans de pratique clinique démontrent la progressivité et l’évolution du travail d’Erickson qui s’inscrit à une époque donnée dans un contexte culturel précis. Tout l’intérêt d’Erickson et toute sa difficulté reposent sur la sophistication de son approche, cachée par la simplicité de ses synthèses thérapeutiques fondées sur un sens de l’observation exceptionnel. Son originalité est aussi dans la capacité à traiter des cas uniques qui sortent du cadre conventionnel, et d’en tirer des applications plus générales. Un renversement. Souvent.
Difficile de le suivre, comédien malin, metteur en scène habile, Erickson déroute ses interlocuteurs, patients ou élèves. Ses histoires charment et intriguent autant qu’elles agissent presque mystérieusement ce qui en fera, aussi, un « guérisseur »…
Un livre récent en témoigne. Plus que d’outils transmissibles qui existent, nombreux et souvent difficiles à manier, c’est sa démarche qui impressionne. Une aptitude remarquable à tenir compte du contexte. C’est en cela que son enseignement est toujours vivant, nul dogme, nulle vérité ne viennent en rigidifier son essor.
Plus de trente ans après sa disparition, son œuvre suscite encore des travaux qui stimulent le style ou la personnalité de thérapeutes très différents ; et plus encore, Erickson a montré comment l’approche hypnotique est compatible avec toutes les formes de thérapie. Loin de faire de l’hypnose quelque chose d’à part, il en a démontré l’universalité ! Ses métaphores puisaient leur efficience dans leur naturelle évidence et son goût pour le jardinage, particulièrement pour les cactées, indique à quel point le monde végétal était pour lui une ressource.
Comme si l’hypnose était un jardin étonnant où toutes les saisons coexistent en même temps. Comme si l’hypnose était un jardin surprenant où toutes les espèces végétales se côtoient en un même lieu.
Comme si l’hypnose était un jardin remarquable où apprendre à vivre mieux. Et aussi, suprême paradoxe : être en éveil pour ne laisser à personne la possibilité de te faire croire ce dont il faut douter !
Commandez ce numéro Hors-Série n°6 de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves: Milton ERICKSON
Version papier épuisée de ce numéro, la version PDF est fournie à la place
Il s’ouvre avec un double éditorial où Patrick Bellet évoque l’apport du Sage de Phœnix comme celle d’ « Un nouveau Copernic »,
puis Thierry Servillat s’imagine écrire une curieuse lettre à Milton, le maître de « L’art de la joie ».
Roxanna Erickson-Klein livre un texte inédit : « Mon père »,
puis Dominique Megglé, biographe attitré, relit à la lumière de notre époque la vie de « Milton Hyland Erickson., le conquérant immobile ».
Jeffrey Zeig, président de la Fondation Erickson, avec un détaillé « Abécédaire des postures éricksoniennes », nous fait percevoir l’essence de cette approche thérapeutique si peu théorisable.
Patrick Bellet traite ensuite, en nous étonnant, « De la nature végétale de l’hypnose ».
L’ « Erickson’s Touch. Quintessence hypnotique » est détaillée par Richard Van Dyck,
avant que Michel Kerouac envisage Milton H. Erickson comme « Un artiste sauveteur. Comme un visionnaire inouï ».
A l’instar d’Erickson qui s’est affranchi de carcans théoriques, il convient avec Maurice Corcos de considérer avec un bel esprit critique ce nouvel ordre mondial psychiatrique qu’est le DSM !
Pour acheter ce numéro de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves à l’unité, ou vous abonner, cliquez ici
Il s’ouvre avec un double éditorial où Patrick Bellet évoque l’apport du Sage de Phœnix comme celle d’ « Un nouveau Copernic »,
puis Thierry Servillat s’imagine écrire une curieuse lettre à Milton, le maître de « L’art de la joie ».
Roxanna Erickson-Klein livre un texte inédit : « Mon père »,
puis Dominique Megglé, biographe attitré, relit à la lumière de notre époque la vie de « Milton Hyland Erickson., le conquérant immobile ».
Jeffrey Zeig, président de la Fondation Erickson, avec un détaillé « Abécédaire des postures éricksoniennes », nous fait percevoir l’essence de cette approche thérapeutique si peu théorisable.
Patrick Bellet traite ensuite, en nous étonnant, « De la nature végétale de l’hypnose ».
L’ « Erickson’s Touch. Quintessence hypnotique » est détaillée par Richard Van Dyck,
avant que Michel Kerouac envisage Milton H. Erickson comme « Un artiste sauveteur. Comme un visionnaire inouï ».
A l’instar d’Erickson qui s’est affranchi de carcans théoriques, il convient avec Maurice Corcos de considérer avec un bel esprit critique ce nouvel ordre mondial psychiatrique qu’est le DSM !
Pour acheter ce numéro de la Revue Hypnose & Thérapies Brèves à l’unité, ou vous abonner, cliquez ici
Dr Patrick BELLET
Hypnothérapeute, Médecin Généraliste.
Président de l’Institut Milton Erickson Avignon
Conférencier International
Ancien Rédacteur en chef de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
Past-Président de la CFHTB, Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves
Enseignant dans le D.U. de Sexualité Humaine de la Faculté de Médecine Paris XIII-Bobigny et dans le D.U. d’Hypnose médicale de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Enseigne l’hypnose à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg…
Hypnothérapeute, Médecin Généraliste.
Président de l’Institut Milton Erickson Avignon
Conférencier International
Ancien Rédacteur en chef de la Revue Hypnose et Thérapies Brèves.
Past-Président de la CFHTB, Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves
Enseignant dans le D.U. de Sexualité Humaine de la Faculté de Médecine Paris XIII-Bobigny et dans le D.U. d’Hypnose médicale de la Faculté de Médecine de Montpellier.
Enseigne l’hypnose à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg…